Plan allemand sur l'énergie: la Commission "vigilante" sur la concurrence (Breton à l'AFP)

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La Commission européenne "sera vigilante" concernant l'impact sur la concurrence dans l'UE du plan allemand à 200 milliards d'euros pour plafonner les prix de l'énergie, a déclaré vendredi à l'AFP le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.

"J'ai pris note de l'annonce du plan allemand qu'il va falloir regarder très en détail dans les prochains jours", a-t-il ajouté. L'initiative de Berlin a suscité les critiques de plusieurs dirigeants européens, dont le président du Conseil italien Mario Draghi, qui redoutent des distorsions de concurrence entre pays.

"La Commission sera vigilante quant à l'impact de cette initiative (de Berlin) sur les conditions de concurrence équitable dans le marché intérieur", a-t-il dit.

"Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, j'incite les Etats membres à trouver tous les moyens qui sont à leur disposition pour soutenir leurs industries et leurs entreprises. Mais, je suis très attaché à ce que cet exercice se fasse en grande transparence, en concertation et en totale cohérence européenne", a précisé M. Breton.

L'Allemagne, qui dispose de marges de manoeuvre budgétaires, "a décidé de faire massivement appel au marché pour s'endetter à nouveau, très significativement: 100 milliards d'euros pour la défense, 95 milliards pour l'énergie, maintenant, avec ce nouveau plan, 200 milliards", a-t-il énuméré, en rappelant différentes annonces du gouvernement allemand depuis le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine.

"La question qui se pose désormais est de savoir comment offrir aux Etats membres qui ne disposent pas de ces marges de manoeuvres, la possibilité de soutenir elles aussi leurs entreprises et leurs industries, comme ça avait été le cas pendant la crise du Covid", a-t-il dit.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé jeudi le déblocage de 200 milliards d'euros pour plafonner les prix de l'énergie et soulager entreprises et ménages allemands face à l'inflation.

Ce cavalier seul de Berlin, au moment où l'Allemagne freine par ailleurs un mécanisme européen pour plafonner le prix des importations de gaz de l'UE, a agacé plusieurs partenaires.

"Face aux menaces communes de notre époque, nous ne pouvons pas nous diviser en fonction de la marge de manoeuvre de nos budgets nationaux", a déclaré Mario Draghi dans un communiqué.

"La crise énergétique requiert de la part de l'Europe une réponse permettant (...) d'éviter des distorsions dangereuses et injustifiées du marché intérieur", a poursuivi M. Draghi, appelant les Européens à se "montrer unis, déterminés, solidaires".

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