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Le groupe gazier polonais PGNiG a annoncé mercredi la signature d'accords préliminaires pour la livraison sur 20 ans d'importantes quantités de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, offrant "des garanties de sécurité énergétique à la Pologne".
Selon le PDG du groupe Piotr Wozniak, les accords ont été signés mardi à Washington avec deux sociétés américaines, Venture Global LNG et Port Arthur LNG, filiale de Sempra LNG&Midstream. Chacune devra livrer annuellement deux millions de tonnes de GNL, soit 2,7 milliards de mètres cubes dès 2022 et 2023 dans la formule FOB (free on board, le vendeur n'a la charge des marchandises que jusqu'au bateau), selon un communiqué du gazier polonais publié dans la nuit de mardi à mercredi. Le communiqué ne précise pas la valeur du contrat.
L'arrivée du gaz américain coïncidera avec l'expiration en 2022 du contrat polonais avec Gazprom. Le géant gazier russe fournit à la Pologne 10 milliards de mètres cubes par an depuis 1996. Les livraisons de gaz liquéfié américain représenteront près de 60% des livraisons actuelles de gaz russe. Le gouvernement conservateur polonais veut à tout prix s'affranchir de ces dernières, au nom de l'indépendance énergétique.
Selon l'expert Andrzej Szczesniak, le prix du gaz américain reste élevé. En 2017, il était de 50% plus cher que le prix noté à la Bourse des matières premières à Varsovie ou à Francfort. Jusqu'en 2012, Gazprom a aussi fait payer à la Pologne son gaz plus cher qu'à d'autres partenaires européens. Après des négociations avec le gazier russe, son prix a été réduit dès 2014 et se rapproche aujourd'hui du prix moyen en Europe.
La première livraison ponctuelle de GNL américain était arrivée en juin 2017 au terminal de Swinoujscie (nord-ouest). Inauguré en 2016, le terminal dispose d'une capacité annuelle initiale de transbordement de 5 milliards de m3, qui pourra être portée ensuite à 7,5 milliards de m3, soit la moitié du gaz consommé par la Pologne.
Le terminal a jusqu'à présent accueilli des livraisons en provenance du Qatar et de Norvège. Actuellement, un tiers du gaz consommé en Pologne provient de ses propres ressources, environ 40% est importé de Russie et 20% d'Asie.
La Pologne s'oppose fermement au projet du gazoduc Nord Stream 2 acheminant du gaz russe vers l'Europe. Elle le considère comme un moyen potentiel de "chantage politique" de la part de Moscou.
