- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le parquet polonais a annoncé mardi le lancement d'une enquête portant sur la vente "au prix drastiquement sous-évalué" d'actifs du groupe polonais Lotos, contrôlé par l'Etat, aux pétroliers saoudien Saudi Aramco et hongrois MOL.
La revente de parts de Lotos en 2022 a été déclarée nécessaire à l'époque afin de satisfaire les exigences antitrust de l'UE, pour pouvoir fusionner ce groupe avec le géant pétrolier local Orlen, lui-aussi contrôlé par l'Etat.
La fusion avec Lotos faisait partie d'un plan plus large du pouvoir nationaliste populiste de l'époque, visant à faire d'Orlen une entité suffisamment puissante pour être compétitive sur la scène internationale.
Orlen, détenu actuellement 49,9% par l'Etat est considéré en Pologne comme groupe stratégique.
Le parquet examine "la vente, à un prix sous-évalué de manière drastique" d'actions de Lotos, dont "une participation de 30% dans la raffinerie de Gdansk à l'entité saoudienne Saudi Aramco, ce qui a causé à Orlen des dommages matériels de grande ampleur pour un montant non précisé, mais non inférieur à 4 milliards de zlotys" (915 millions d'euros), selon un communiqué du parquet.
Suite à la fusion, Saudi Aramco a pris une participation de 30% dans la raffinerie de Lotos à Gdansk (nord), alors que MOL a acheté plus de 400 stations-service de ce groupe en Pologne.
Des médias évoquent un manque à gagner dépassant même sept milliards de zlotys.
Nombre d'experts et de médias, ainsi que des partis pro-européens ont dès le début dénoncé le prix de vente des parts de Lotos à Saudi Aramco, ainsi que la cession des actifs à MOL, société considérée comme politiquement proche de Moscou.
Le parquet a évoqué dans son communiqué "un risque d'une vente hors contrôle de parts contrôlées (désormais, ndlr) par Saudi Aramco sans consentement du Conseil des ministres, créant un danger pour la sécurité énergétique de la Pologne".
Le parquet régional de Plock soupçonne des cas d'"abus des pouvoirs et manquements aux devoirs des agents publics", principalement de la direction du groupe, sans exclure les hommes politiques, a déclaré à l'AFP Monika Mieczykowska, porte-parole du parquet dans cette ville du centre de la Pologne où se trouve le siège d'Orlen.
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