Pour le climat, gare aux réserves d'énergies fossiles

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Il faudra écourter l'exploitation des réserves de pétrole, gaz et charbon en cours, si le monde veut parvenir à contrôler le déréglement du climat, prévient un rapport publié jeudi par le centre de recherche Oil Change International.

La production attendue des champs et mines exploités représente, sur toute leur durée de vie restante, un potentiel d'émissions de gaz à effet de serre tel qu'elle viendrait crever la limite des +2°C de réchauffement que le monde s'est fixé à Paris fin 2015 lors de la COP21.

Cette analyse, basée sur des données industrielles, est publiée au lendemain d'une assemblée générale de l'ONU où le climat a de nouveau occupé une bonne place. L'accord de Paris vise à contenir le réchauffement sous les +2°C par rapport au niveau pré-industriel, et même sous 1,5° si possible. 60 pays l'ont déjà ratifié.

Or, sans même le charbon, la combustion des seules réserves de pétrole et de gaz actuellement exploitées suffirait à nous faire passer la limite des 1,5, prévient le rapport de 60 pages. Et ces "réserves développées" ne représentent qu'environ 30% des réserves exploitables au niveau mondial.

"Si le monde veut vraiment tenir les objectifs fixés à Paris, les gouvernements doivent mettre un terme à l'expansion de l'industrie des énergies fossile," souligne Stephen Kretzmann, le directeur d'Oil Change International. Ce qui signifie ne plus développer de nouveaux gisements, et interrompre la production de sites actuellement en opération avant qu'ils aient été totalement exploités.

Car "une fois l'opération d'extraction engagée, c'est un encouragement à continuer afin de rentabiliser l'investissement et réaliser des profits," explique l'auteur principal du rapport, Greg Muttitt : et voilà comment les émissions se trouvent "verrouillées".

Les investissements dans de nouveaux sites prévus pour ces 20 prochaines années s'élèvent à 14 000 milliards de dollars (12.500 mds euros), selon des chiffres de l'industrie. Les plus gros projets se situent notamment aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, en Inde, en Russie, au Qatar et en Iran, liste l'analyse. Pour le charbon, l'énergie la plus polluante, l'Australie et l'Inde ont des projets faramineux.

Commentaires

Hamid Elattaoui
la protection de l’environnement est une question d'existance pour présent et future

Ajouter un commentaire