Élection présidentielle : l'énergie en France en 5 chiffres

  • AFP
  • parue le

Voici cinq chiffres illustrant le secteur de l'énergie en France, un des enjeux de l'élection présidentielle.

19% de renouvelable

En 2020, les énergies renouvelables représentaient 19,1% de la consommation finale brute d'énergie en France, selon des données collectées par Eurostat. Si cette part augmente rapidement - 14,8% en 2015 -, la France a échoué à atteindre l'objectif de 23% d'énergie renouvelable en 2020 que lui avait fixé l'Union européenne.

Avec cette cible, la France aurait dû se classer 10e parmi les 27. Elle n'est dans les faits que 17e, notamment dépassée par l'Espagne (21,2%), l'Italie (20,4%) ou l'Allemagne (19,3%) dont les objectifs étaient pourtant moins élevés.

Les pays nordiques sont les champions européens des énergies renouvelables : la Suède (60,1%) est en tête dans l'Union européenne, l'Islande (83,7%) et la Norvège (77,4%) hors Union.

18 centrales nucléaires

Depuis la mise à l'arrêt de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) en 2020, la France exploite 18 centrales nucléaires (56 réacteurs), mais conserve le deuxième plus grand parc au monde, derrière les États-Unis.

La France est même le pays le plus nucléarisé pour le poids de l'atome dans sa production d'électricité (environ 70%). Cette part est toutefois amenée à diminuer, le pays ayant décidé de l'abaisser à 50% à l'horizon 2035, dans un souci de diversification des sources de production d'électricité et pour permettre l'essor des énergies renouvelables.

Un seul réacteur nucléaire est actuellement en chantier dans le pays, celui de l'EPR de Flamanville (Manche), qui a connu de nombreux retards et surcoûts. Son démarrage vient d'être repoussé une nouvelle fois, au deuxième trimestre 2023.

Près de 9 000 éoliennes

La France compte 1 550 parcs pour 8.905 éoliennes, selon un rapport de France énergie éolienne (FEE), l'association qui regroupe les professionnels de la filière. Ces chiffres ont presque doublé depuis 2014. Le pays ne comptait alors que 4 800 éoliennes répartis dans 730 parcs. En moyenne, sur la période, près de 600 nouvelles éoliennes ont été mises en service chaque année.

Selon le rapport de FEE, les Hauts-de-France et le Grand Est sont en pointe et "représentent à elles seules 50% de la puissance raccordée en France". Il ne s'agit pour l'heure que d'éoliennes terrestres. En mer, sept projets ont été attribués, certains depuis 2012, mais, d'obstacles réglementaires en recours juridiques, aucun n'est encore en service. Le premier à entrer en fonctionnement sera celui de Saint-Nazaire, fin 2022.

Et même pour l'éolien terrestre, la filière, qui fait face depuis quelques mois à un regain d'opposition, estime que l'objectif de 34 gigawatts (GW) fixé pour 2028 sera "difficile à atteindre" au rythme actuel. Les projections de FEE plafonnent à 26,8 GW à cette échéance.

68 000 emplois dans le renouvelable

Les énergies renouvelables faisaient travailler en 2018 un peu plus de 68 000 équivalents temps plein (ETP), selon les données du ministère de la Transition écologique.

Parmi ces emplois, les trois quarts se concentrent dans quatre secteurs: le bois-énergie (23%), les pompes à chaleur (19,1%), l'hydroélectricité (17,5%) et l'éolien terrestre (15,5%). En revanche, le photovoltaïque, qui représentait en 2010 plus du tiers des emplois du renouvelable avec environ 30 000 ETP, n'en emploie plus que 6.000 (8,7%).

Les effectifs du renouvelable sont globalement en légère hausse depuis 2017, soutenus selon le ministère "par le niveau élevé des installations d'éoliennes et des ventes de pompes à chaleur", mais ils restent très inférieurs au pic de 2010, quand ils flirtaient avec les 80 000 ETP.

Et 220 000 dans le nucléaire

S'il n'existe pas de statistique officielle, le nucléaire représenterait 220 000 emplois en France, soit 6,7% de l'emploi industriel français, selon le Gifen, le syndicat professionnel de la filière, qui ne précise toutefois pas s'il s'agit d'équivalents temps plein.

Commentaires

CLAUDE HUGUENIN

9000 eolienes correspondent à 9 tranches de nucléaire en puissance installée. Cependant elles ne tournent que 25% du temps en conséquence elle ne représentent 2,25 tranches de nucléaires en production.
En supprimant Fessenheim on a supprimé 2 tranches que l'on n'a pas remplacés. Quel gâchis!!

Claudio Rumolino

Les éoliennes ne tournent pas "25% du temps". Renseignez-vous sur la notion de facteur de charge, avant de colporter des affirmations que vous ne comprenez même pas.
Quant à vos 2.25 tranches nucléaires qui produiraient autant que nos 9 000 éoliennes, pouvez-vous nous expliquer comment vous arrivez à ce résultat ?
Merci

Schricke

Le rédacteur de cet article écrit (je cite): " En 2020, les énergies renouvelables représentaient 19,1% de la consommation finale brute d'énergie en France,". Il "oublie" de préciser: "dont 11% d'Hydraulique" (!!), ce qui ramène la production des ENRi "classiques" (éolien + PV + Biogaz...) à environ 8% !... Ce n'est vraiment pas "glorieux", malgré la présence de près de 9000 éoliennes qui détruisent l'harmonie de nos paysages, et qui ont coûté une fortune ! (et qui, accessoirement, ne produisent que quand il y a du vent ou du soleil !...
Et, personnellement, je me réjouis que notre pays ne soit QUE 10ème parmi les 27, derrière l'Espagne, l'Italie ou l'Allemagne, en se classant, par contre, beaucoup mieux que certains d'entre eux pour ce qui est du rejet de GES/Mwh ! Car, en fait, ce qui compte, c'est le RESULTAT ! Et, incontestablement nos résultats sont bien meilleurs que ceux des adeptes du "dogme" des ENRi
Quant aux pays nordiques, qui sont effectivement les "champions" des ENR, il convient de rappeler, quand-même, qu'il s'agit surtout d'énergie hydraulique, en rappelant, par exemple que la Norvège, bénéficie d'un "potentiel hydraulique" 10 à 20 fois supérieur à celui de la France, pour une population de moins de 7 millions d'habitants, ce qui donne un "potentiel hydraulique" disponible au moins 100 fois supérieur par habitant à celui de la France !...
Il conviendrait de comparer des choses comparables ! Et ne pas se laisser obnubiler par des "opinions" très antinucléaires, en oubliant les "FAITS" !
Merci !

Yannick

CLAUDE HUGUENIN vous vous trompez également dans votre calcul, le facteur de charge du nucléaire n'est pas de 100% comme les adeptes du nuke aime à le penser mais d'environ 75% actuellement. Et celui était de 26,35% en 2020.

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