Prix de l'énergie : Rome, Madrid, Lisbonne et Athènes exigent de l'UE des mesures urgentes

  • AFP
  • parue le

Les dirigeants d'Italie, d'Espagne, de Grèce et du Portugal ont réclamé vendredi à Rome des mesures urgentes de la part de l'Union européenne pour combattre la hausse des prix de l'énergie frappant particuliers et entreprises.

"La rencontre d'aujourd'hui a servi à définir une approche commune en vue du Conseil européen de la semaine prochaine. Nous voulons pousser la Commission européenne et les autres pays membres à adopter des mesures importantes, de protection pour tous les Etats, dans un domaine décisif pour notre avenir", a estimé le chef du gouvernement italien Mario Draghi à l'issue de discussions avec ses collègues du sud de l'Europe. "Un stockage commun (du gaz, ndlr) permettrait de nous protéger mutuellement. Des achats communs permettraient d'avoir un meilleur pouvoir de négociation face aux fournisseurs", a poursuivi M. Draghi.

Ce sentiment d'urgence face à la flambée des prix des carburants ou de l'électricité, qui entraîne une inflation généralisée, a été partagé par les autres dirigeants.

"C'est seulement avec une réponse européenne que l'on peut résoudre un problème européen de manière urgente et déterminée", a affirmé pour sa part le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, estimant que l'"on ne peut pas attendre un jour de plus" après le Conseil européen du 25 mars. "Chacun fait sa part pour combattre les effets de cette crise, mais il est évident que c'est seulement unis que nous pouvons obtenir quelque chose et nous devons le faire de toute urgence, nous sommes en pleine crise", a-t-il insisté.

Son homologue portugais Antonio Costa a rappelé que "l'énergie est une question centrale, elle a une dimension stratégique". Il s'attend à ce que le Conseil européen de la semaine prochaine adopte "des décisions concrètes, immédiatement applicables", soulignant que le point essentiel est "le contrôle des prix du gaz".

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui participait en visioconférence à cette rencontre car positif au Covid, s'est dit convaincu qu'"aucun pays ne peut affronter seul une telle crise avec une pleine efficacité".

Chaque pays de l'UE met en place son propre arsenal anti-inflation, qui repose sur des baisses de taxes sur l'énergie, des réductions des prix et des aides ciblées, alors que les économies européennes sont inégalement touchées.

Commentaires

APO

Berlin décidera, Bruxelles fera appliquer et Paris commentera gentiment (ou pas !)... Et les Latins feraient mieux de relire Tintin et le "Lotus Bleu" pour regarder ou prendre leur PV...

Christian Méda…

Il est exact que les pays d'Europe ne disposent pas tous d'une géologie apte au stockage. Un achat groupé serait aussi une bonne stratégie.

Mais toujours râler et avoir plus de subventions devient lassant. Et je n'ai pas tellement vu baisser les consommations de gaz naturel ou d'électricité produite à partir de centrales à gaz ou au charbon, au contraire.

Depuis le 25 février, mon chauffage est à l'arrêt et "je me pèle" ; nos clients sont parvenus à réduire leurs consommations de gaz de 15% sur la première quinzaine de mars. Ils ont compris qu'il est inadmissible de supporter l'effort de guerre Russe.

Ne faisons pas comme les Allemands qui de 42 à 45 prétendaient ne pas savoir ce qui se passait à quelques kilomètres de chez eux. Ne faisons pas comme ces Russes encore trop nombreux qui écoutent religieusement leur führer leur expliquer que l'Ukraine a attaqué la Russie.
Que chacun agisse selon sa conscience, nous sommes en guerre, "bordel" !

Davi

Je partage presque tout ce que vous dites, juste quelques précisions: actuellement la France et l'Italie font du stockage massif de gaz (essentiellement dans des anciens gisements deplètés), par contre l'Allemagne il me semble ne fait pas de stockage massif de gaz, et elle pourrait en faire- il me semble que ce qui demandent les italiens les espagnols et le grecs c'est quelque chose de raisonnable qui ne coutera pas plus d'argent à l'Europe, une centrale d'achat commune du gaz est une très bonne idée et chercher de lieux de stockage au niveau européen est aussi une très bonne idée. Il me semble qu'il faut tenir compte de l'ensemble des problèmes, la France a les centrales nucléaires qui lui permettent de mieux résister à des situations de difficultés d'approvisionnement notamment en gaz. Mais il ne faut pas être arrogants avec ceux qui ne l'ont pas fait, d'autant plus qu'en cas d'accident nucléaire dans une des centrales françaises les voisins (Allemagne, Italie , Suisse ,etc) seront très concernés. D'ailleurs je suis surpris que l'Allemagne ait pu décider toute seule d'arrêter les centrales nucléaires, cette fermeture a des conséquences non négligeables sur les autres pays européens non seulement en terme d'émission de gas à effet de serre mais aussi des particules fines émises par les centrales à charbon et qui se déplacent sur des milliers de kilomètres.

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