Projet Veolia-Solvay : des déchets au lieu du charbon pour alimenter une usine historique du chimiste

  • AFP
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Une usine historique du chimiste Solvay à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle) tirera bientôt son énergie de déchets plutôt que de charbon, via un projet mené avec Veolia, tout premier de cette nature en France, selon les deux groupes.

Le géant des services à l'environnement exploitera pour cette usine de carbonate de soude une unité de cogénération à base de combustibles solides de récupération (CSR), qui apportera ainsi de l'énergie issue de déchets, indique mercredi un communiqué commun.

L'installation permettra de réduire de 50% les émissions directes de CO2 de l'usine, et d'éviter l'importation annuelle de 200.000 tonnes de charbon.

Les CSR sont constitués de déchets ne pouvant être recyclés, mais préparés pour répondre à une norme européenne (avec des critères techniques -densité énergétique- et environnementaux).

Dans ce cas, il s'agira de remplacer trois chaudières à charbon par une chaufferie équipée de deux fours, fonctionnant à base de 350 000 tonnes de CSR par an fournis par Veolia et venus prioritairement des régions voisines.

L'installation, d'une capacité de 181 mégawatts (MW) thermiques et 17,5 MW électriques réutilisés dans le processus industriel, nécessitera un investissement de 225 millions d'euros, avec une mise en service prévue pour 2024, indique-t-on.

Ce "projet Dombasle Énergie", "une première en France", permet de réduire l'empreinte environnementale du site. Il crée aussi un débouché pour des déchets non recyclables, ainsi transformés en énergie verte, et signifiera en outre une réduction des prélèvements d'eau de 7%, soulignent les deux groupes.

Le projet a bénéficié d'un soutien de la Région Grand Est et de l'Ademe.

Pour Veolia, qui se veut "pionnier de l'écologie industrielle", l'objectif est de "développer une filière de valorisation énergétique pour des déchets qui ne peuvent pas être recyclés en matières".

Pour Solvay, "ce projet majeur assure l'avenir de notre site historique et confirme la détermination de Solvay de transformer l'industrie européenne du carbonate de soude", selon Philippe Kehren, président de Solvay Soda Ash & Derivatives.

Les partenaires évoquent "un atout face à la volatilité du prix des combustibles fossiles et aux taxes imposées par la réglementation européenne pour l'utilisation de charbon".

Ce gain de compétitivité permet la pérennisation du site et la préservation du bassin d'emploi, soit 1 000 emplois directs et indirects, selon eux.

Selon l'Ademe, en Allemagne, de nombreuses centrales thermiques utilisent des CSR. En France, ce sont plutôt les cimenteries.

Commentaires

Pierre 29

Tu parles d'un progrès ! Le gisement d' emballages souillés et plastiques non recyclables a un pouvoir calorifique supérieur à celui du charbon et une moindre teneur en carbone. Et pour les plastiques, c'est du pétrole qui sert une deuxième fois ! Pas besoin d'encourager la filière, juste de ne pas lui mettre des bâtons dans les roues...

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