« Difficile » de réduire fortement les émissions de carbone aux États-Unis sans Trump...

  • AFP
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Après la décision de Donald Trump de sortir de l'accord de Paris sur le climat, une coalition d'États américains, de villes et d'entreprises ont déclaré leur intention de tenir les objectifs fixés auparavant par Barack Obama, pour réduire les émissions américaines de CO2 de 26 à 28% en 2025 par rapport à 2005.

Une équipe de chercheurs a entrepris de comptabiliser, dans un rapport qui sera publié dans les prochains jours à l'occasion du Sommet mondial pour l'action climatique à San Francisco, jusqu'où ces acteurs non-fédéraux pourront combler le fossé, grâce à leurs politiques locales.

L'un de ces chercheurs, Nathan Hultman, dirige le centre sur le développement durable de l'Université du Maryland, et a participé aux négociations climatiques internationales en tant que membre de l'équipe environnementale de la Maison Blanche de Barack Obama. Voici ses explications, condensées.

Question: Les États-Unis peuvent-ils réduire fortement leurs émissions sans le concours du gouvernement fédéral?

Réponse: "Les retours en arrière de Trump sont néfastes, et il faut dire clairement que sa politique ralentit tout progrès".
"Nous n'y arriverons pas sans un réengagement fédéral. Plus on l'attendra, plus il sera difficile de revenir sur la bonne trajectoire".
"On peut ralentir un peu maintenant, et accélérer plus tard. Mais à un moment, on aura pris trop de retard".

Q.: Concrètement, comment les acteurs locaux peuvent-ils agir?

R.: "Ces villes, États et entreprises représentent plus de la moitié de l'économie américaine (...). Et dans leurs juridictions, bien qu'ils opèrent dans une structure fédérale, ils disposent de plusieurs leviers politiques".
"Cette coalition est un acteur économique majeur à l'échelle mondiale".
"Nos villes contrôlent leurs politiques des transports ou de gestion des sols. Les États décident du niveau d'électricité venant d'énergies renouvelables".
"Mais le gouvernement fédéral décide des normes de consommation de carburant des véhicules, et des normes nationales sur la production électrique ou les émissions de méthane, etc. In fine, si les villes, Etats et entreprises peuvent entretenir la dynamique pendant un certain temps, ce n'est pas une solution de long terme".

Q.: S'ils ne peuvent pas compenser le retrait américain, à quoi cet activisme sert-il?

R.: "La décision de Trump a galvanisé les acteurs non-fédéraux. De nombreuses juridictions se sont penchées sur la question, alors qu'elles ne l'auraient pas forcément fait sinon".
"Ce type d'actions diverses et vigoureuses, à différents niveaux de gouvernance, est ce dont nous aurons besoin au final".
"Cela démultipliera toute action future. Et c'est sans doute la chose la plus importante qui soit en train de se passer aujourd'hui".

Commentaires

Médard de Char…

Et c'est surtout l'occasion pour certains états de développer une avancée technologique et expérimentale déterminante pour le futur sur d'autres états qui se plaindront ensuite d'être "défavorisés". Le meilleur et le pire se trouvent toujours aux USA.

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