Relance : GRDF souhaite accélérer ses travaux liés à la sécurité et encourager le développement du biométhane

  • AFP
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GRDF, le gestionnaire du réseau de distribution de gaz, souhaite accélérer ses travaux liés à la sécurité ou encore encourager le développement du biométhane, dans des propositions pour participer à la relance économique dévoilées mardi.

L'entreprise, filiale d'Engie, a élaboré neuf propositions "concrètes" pour participer à la relance économique après la crise de la pandémie de Covid-19. Elle souhaite ainsi investir 36 millions d'euros supplémentaires sur 2020-2021 pour accélérer les programmes de renouvellement de canalisations et de branchements. Ces travaux liés à la sécurité devraient générer 225 emplois, estime GRDF dans un dossier présenté à la presse.

GRDF propose aussi des mesures pour "accélérer la production" de biométhane, produit notamment à partir de déchets agricoles, estimant possible d'atteindre 12 TWh de capacité installée en 2023. Le distributeur veut ainsi réduire le coûts de raccordement aux réseaux gaziers supportés par les porteurs de projets et accélérer les chantiers de renforcement du réseau en vue d'accueillir du biométhane.

Ces propositions interviennent alors que le secteur gazier juge trop timorées les ambitions de la France en la matière, telles qu'elles ont été récemment fixées avec la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). GRDF concentre d'autres suggestions sur le secteur du bâtiment, par exemple en autorisant les collectivités territoriales à fixer une part minimale de gaz vert local pour les immeubles neufs.

Enfin, les dernières mesures concernent le secteur des transports: le distributeur de gaz veut encourager le développement des véhicules lourds roulant au BioGNV (carburant issu du biométhane), encore peu nombreux en France.

"En accélérant la mise en service de nouveaux sites de méthanisation, la part du gaz vert consommé en France contribuera à décarboner les secteurs de la rénovation, de la construction et de la mobilité et plus globalement l'économie. Tout cela avec un recours limité aux finances publiques", estime Édouard Sauvage, le directeur général de GRDF, cité dans un communiqué. 

Commentaires

Dominique Guérin

Il n'y a pas besoin d'attendre le bio pour faire rouler des véhicules au méthane.
Ils sont très nombreux dans les pays étrangers et très peu nombreux en France.
Moins polluants, plus durables, utilisant un carburant (à 7 cts le kW.h) disponible sous tous les trottoirs des villes, le méthane (fossile dans un premier temps) serait un progrès important par rapport à l'essence ou au gazole.
Pourquoi n'y a t il pas d'incitation?
Nos constructeurs nationaux fabriquent déjà ce type de véhicules dans les pays qui incite à l'utilisation de ce combustible, pourquoi ne pas les inciter à les diffuser en France?

Serge Rochain

Eh bien mon cher Guerin tout simplement pour ne pas faire de l'ombre au nucléaire puisque le biométhane notamment permettrait de passer les périodes durant lesquelles les conditions climatiques seraient défavorables à la production de l'électricité variable, en se substituant à elles tout en étant elles aussi zéro CO2. Ainsi, la démonstration serait faite que le nucléaire est inutile et que les ENR appuyées par le biogaz se suffisent à elle même pour une électricité 100% ENR Zéro CO2.
Vous êtes en train de tirer un but dans vos cages Guerin, même en ne parlant que méthane sans parler de bio, car il faudra disposer de toutes les façons d'au moins un quarantaine de centrales à gaz d'un GW chacune, lesquelles pourront tourner exclusivement au biogaz lorsque la production annuelle aura atteint environ une cinquantaine de TWh/an. Et si on fait les centrales à gaz pour le GN elle fonctionneront aussi bien pour le bio, et comme on les aura pourquoi s'en priver ?

claude Choppin

Je ne suis pas toujours en phase totale avec Serge Rochain, mais pour le coup il est à 100% dans le vrai. Son explication est la bonne. Il y a à l'évidence entre GRDF et EDF un petit jeu de "Vous en reprendrez bien un peu mon cher (cher au sens couteux naturellement ) , je vous en prie, après vous" que seuls les aveugles ne peuvent percevoir. Pourquoi diable le gaz naturel ou le gaz bio, ou méthane ou biométhane serait il vertueux pour certaines applications et pas pour d'autres, d'autant que les 2 types de gaz d'origine différente mais de caractéristiques très proches se retrouvent en un doux mélange dans les tuyaux puis les stockages de gaz. Les machines thermiques qu'elles quelles soient s'accommodent parfaitement des deux, et sont capables de fonctionner sous les mêmes rendements (excellents au passage). Je suis sur ces colonnes le seul lobbyiste (amateur) en faveur du redéveloppement de la cogénération gaz naturel, même au prix d'une réduction de la fameuse taille limite de 12 MWe. Cette technologie s'impose partout dans le monde sauf en France. Tenez, pour que la retour de la cogénération ne puisse être criticable en quoi que ce soit, je propose que tout dispositif de dissipation de chaleur récupérable soit interdit. Ainsi, toutes les cogénérations fonctionneraient en régulation de puissance électrique sur le seul critère du besoin de chaleur, comme une chaudière. En fait une cogénération devrait être une chaudière produisant un sous-produit de luxe: de l'électricité.
Accessoirement, n'aurions-nous pas un tout petit problème d'emploi ? La cogénération de ce point de vue, va dans le bon sens Ah oui, me direz vous, mais EDF n'y a pas vraiment intérêt. Leur pleine puissance intéresse EDF dans certaines circonstances
Conclusion : faire plaisir à un tel ou untel, voire mieux, les 2 simultanément (EDF et GRDF) dans un marché totalement dérégulé relève d'un exercice d'équilibre absolument insoluble. Si en plus vous ajoutez là-dessus l'intérêt des Français au quotidien, parce que c'est bien à ça que nous travaillons tous, n'est-ce pas (?) c'est insoluble. On ne peut pas faire plaisir à tout le monde. Alors on sacrifie la raison à grand coup d'arguments bidons (ou d'études bâties à l'envers).
Philosophiquement, je suis un homme qui pense que la compétition ouverte détruit plus qu'elle n'apporte d'avantages. Et parmi les inconvénients qu' induit cette compétition, l'un d'entre eux est majeur : elle rend aveugle et stupide.
Si un jour j'ai le temps et je suis en forme, je vous parlerais de l'aspect sociologique de la production d'électricité décentralisée. Il y a beaucoup à dire sur ce sujet, mais d'abord, retrouvons un minimum de cohérence. Les vrais sociologues seraient bien avisés de se pencher sur cette question plus que jamais intéressante et porteuse d'espoirs (denrée rare l'espoir mais essentielle pour les plus jeunes d'entre nous).

claude Choppin

Pour que mon discours soit totalement cohérent, il faut enlever un adjectif ci-dessus. Je suis sur ces colonnes le seul lobbyiste (amateur) en faveur du redéveloppement de la cogénération gaz naturel, Non, je suis en faveur du redéveloppement de la cogénération gaz, et bien entendu particulièrement renouvelable c'est évident. Tous les combustibles gazeux conduisent à d'excellents rendement dans une cogénération bien dimensionnée. Mais si mal dimensionnée, ce n'est pas une cogénération, c'est une centrale électrique sans intérêt autre que l'opportunisme. Gardanne est un modèle de ce genre. Cette "objet énergétique" a sans doute été construit pour servir de repoussoir !
Voilà, cette fois, mon propos ne souffre d'aucune ambiguité et je suis convaincu que ma parole libre fera le plus grand bien à ceux qui ne peuvent pas s'autoriser la même liberté.

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