Rémunérations et émissions de CO2 au menu de l'assemblée générale de Carrefour

  • AFP
  • parue le

Climat social tendu par l'inflation, appel à plus de transparence sur les émissions de CO2 : les actionnaires du géant français de la distribution Carrefour se réunissent vendredi matin à Aubervilliers pour une assemblée générale qui doit aussi se prononcer sur la rémunération du PDG Alexandre Bompard.

Vendredi en petite couronne parisienne, les actionnaires de Carrefour devraient être, comme l'année précédente, accueillis par un rassemblement organisé par la CGT, qui entend profiter de l'occasion pour "dénoncer les méthodes carnassières" du groupe "vis-à-vis des travailleurs". L'organisation syndicale met en regard dans un communiqué jeudi la situation des salariés du groupe, "dont la grande majorité" ont une rémunération qui "avoisine le Smic", et celle d'Alexandre Bompard, sur laquelle les actionnaires doivent se prononcer vendredi.

Cette rémunération, décomposée en une partie fixe (1,5 million d'euros), une partie variable (jusqu'à deux fois la part fixe), une rémunération de long terme (jusqu'à "60% de la rémunération globale maximum"), "est inacceptable, voire indécente", a critiqué la CGT.

"C'est difficile d'expliquer cette rémunération aux salariés au regard surtout de la politique sociale de l'entreprise, la réduction des effectifs ou le passage de magasins en location-gérance", estime auprès de l'AFP Sylvain Macé, délégué CFDT au sein du groupe.

Les syndicats du groupe dénoncent dans ce passage de magasins en location-gérance, une forme de système de franchise dans laquelle Carrefour reste propriétaire du fonds de commerce, une casse sociale à bas bruit. La CFDT estime que les effectifs de Carrefour ont fondu de 30.000 personnes depuis 2018, passant de 115 000 à 85 000.

De son côté, la direction affirme que ce changement de statut des magasins relance leur activité et préserve l'emploi, et le PDG Alexandre Bompard prévoit de s'appuyer de plus en plus sur un modèle d'exploitation des magasins en franchise.

Carrefour a en outre été sommé par de petits actionnaires, revendiquant peser au total 1,1% du capital, de clarifier le calcul de ses émissions de gaz à effet de serre. Le conseil d'administration de Carrefour, critiqué ces derniers mois par des associations spécialisées sur la sincérité de ses engagements en la matière, prévoit de soumettre au vote de ses actionnaires une communication plus précise des leviers utilisés pour réduire ses émissions indirectes de gaz à effet de serre.

La famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, est le premier actionnaire de Carrefour avec à fin 2022 13,73% du capital et 17,5% des "droits de vote réels".

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.