Royaume-Uni: la moitié des enfants vivent dans des familles où des dépenses essentielles sont sacrifiées (étude)

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Près de la moitié des enfants au Royaume-Uni vivent dans des familles qui font face à des sacrifices dans leurs dépenses essentielles, notamment alimentaires et vestimentaires, selon une étude publiée lundi.

"D'ici avril (prochain), un tiers des ménages - 23,4 millions de personnes - aura un budget trop faible, en moyenne de 8.600 livres (plus de 10.200 euros) pour faire face au coût de la vie" chaque année, selon cette étude du groupe de réflexion New Economics Foundation (NEF).

"Près de la moitié (48%) de tous les enfants" du pays vivent dans les foyers concernés par ces problèmes de budget, selon cette étude. Et ce chiffre monte à 96% des enfants dans les familles sans emploi.

Le Royaume-Uni voit l'inflation s'envoler depuis plusieurs mois, en raison notamment de la flambée des prix de l'énergie, qui s'aggrave depuis le début de la guerre en Ukraine.

En avril, les Britanniques verront en outre le plafond des prix énergétiques, fixé par le gouvernement, augmenter, ainsi que l'entrée en vigueur de hausses d'impôts.

Cette situation "obligera les familles à faire des choix impossibles entre des dépenses essentielles de la vie courante, comme de mettre la nourriture sur la table ou remplacer les vêtements et les chaussures", a indiqué NEF dans un communiqué.

Le groupe de réflexion appelle le gouvernement à intervenir, en relevant notamment les minima sociaux et en fixant un "revenu plancher" sous lequel "personne ne peut tomber, qu'il soit au travail ou non", selon le communiqué.

Selon ses derniers chiffres, la Banque d'Angleterre prévoyait un pic d'inflation à 7,25% en avril. Mais les économistes sont nombreux à affirmer que le pic sera en réalité plus élevé, amputant le budget annuel des ménages de milliers de livres et ralentissant la reprise de l'économie.

Une autre étude, publiée lundi par le centre de réflexion Resolution Foundation, assure en outre qu'un conflit prolongé en Ukraine pourrait entraîner un deuxième pic d'inflation cet automne et frapper particulièrement les familles les plus modestes.

Le Chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak est attendu au tournant le 23 mars lors de son "discours de printemps", sorte de mini-présentation budgétaire devant le Parlement, alors que 9 milliards de livres d'aides face à la hausse du coût de la vie, annoncées en février, risquent de s'avérer très insuffisantes.

Les entreprises britanniques scruteront elles aussi des annonces du Chancelier et espèrent un soutient à leur trésorerie et à l'investissement, alors qu'elle commencent à ressentir l'impact du conflit en Ukraine, a affirmé lundi Tony Danker, directeur général de la fédération patronale CBI.

Beaucoup de petites entreprises, notamment, "ont des coûts énergétiques qui sont tout simplement hors de portée et subissent une énorme pression sur leur trésorerie", a-t-il décrit devant une commission parlementaire sur l'effet des sanctions économiques visant la Russie.

De manière générale, les problèmes de "hausses des prix de production, des prix de l'énergie, de pénuries de main d'oeuvre, sont exacerbés" selon lui par les sanctions économiques, et la confiance des entreprises "commence à vaciller", a-t-il prévenu.

"Les entreprises considèrent de façon générale que les sanctions sont la bonne chose à faire, mais elles ont un coût pour l'économie britannique", a-t-il ajouté.

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