Schlumberger taille dans l'emploi en pleine crise du marché pétrolier

  • AFP
  • parue le

Touché de plein fouet par la crise de l'or noir sur fond de Covid-19, le géant des services pétroliers Schlumberger taille à son tour dans l'emploi, avec 21.000 suppressions de postes prévues - un quart de ses effectifs.

Au deuxième trimestre, la multinationale basée à Houston (Texas) a accusé une nouvelle perte nette de 3,43 milliards de dollars, après trois premiers mois déjà clos dans le rouge (7,38 milliards de perte).

Le bénéfice net par action, qui fait référence à la Bourse de New York où le groupe est coté, s'est élevé à 5 cents ces trois derniers mois, en chute de 86% sur un an, hors éléments exceptionnels.

"Cela a probablement été le trimestre le plus difficile des dernières décennies", a reconnu le PDG Olivier Le Peuch, relevant notamment "une chute sans précédent de l'activité nord-américaine" et un recul à l'international, sous le double choc de l'effondrement des prix du pétrole et de la demande, renforcé par l'impact de l'épidémie de Covid-19.

L'activité forage, par exemple, a reculé de 28% par rapport à 2019 et de 24% par rapport au trimestre précédent, les clients pétroliers ayant revu leurs budgets à la baisse et leurs stocks à la hausse.

Le bilan négatif du trimestre tient aussi à des charges de restructuration, qui incluent plus d'un milliard de dollars d'indemnités "liées à une réduction de main d'oeuvre de plus de 21.000 employés".

Schlumberger, qui indique employer à ce jour quelque 85.000 personnes dans 120 pays, n'a donné aucun détail sur ces suppressions de postes, évoquées à l'avant-dernière page de son communiqué de résultats trimestriels.

Mais dès le printemps, l'entreprise avait annoncé des restructurations pour ménager sa trésorerie, y compris par des réductions de salaires et d'effectifs et des fermetures de sites.

- Rebond espéré -

La direction explique supprimer ainsi 1,5 milliard de dollars annuels de "coûts structurels", dont la moitié à l'international. Au programme: réorganisation géographique autour de cinq bassins d'activité, "rationalisation" de l'encadrement et recours accru au numérique.

Selon le cabinet Rystad Energy, cette crise a déjà détruit plus de 100.000 emplois dans le secteur du pétrole et du gaz aux seuls États-Unis, notamment dans le parapétrolier.

Certains, comme le Français Bourbon, spécialisé dans les services maritimes pour l'industrie pétrolière, mise désormais sur l'éolien flottant pour se diversifier.

Du côté des majors pétrolières, BP a déjà annoncé la suppression de 10.000 emplois dans le monde.

Le PDG de Schlumberger, lui, se veut toutefois "extrêmement optimiste pour l'avenir" de son groupe. Il voit la demande de pétrole commencer à "doucement se normaliser", tout en relevant les incertitudes sur le front sanitaire.

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production mondiale de pétrole, après avoir atteint en juin son plus bas niveau en neuf ans, devrait repartir à la hausse, avec la reprise de la demande. L'AIE est toutefois prudente, face aux risques de résurgence de la pandémie.

La demande de son côté est attendue à 92,1 mb/j cette année, soit une chute de 7,9 mb/j par rapport à 2019. Pour 2021, l'AIE attend un rebond de 5,3 mb/j, à un niveau toujours inférieur cependant à celui de 2019 en raison des incertitudes dans le secteur aérien.

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