Serbie : nouveau report des sanctions américaines contre l'énergéticien NIS

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les États-Unis ont donné un nouveau sursis de deux mois avant l'instauration de sanctions contre la société pétrolière et gazière serbe NIS, contrôlée majoritairement par le groupe russe Gazprom, a annoncé samedi le président serbe Aleksandar Vucic.

NIS fait tourner la seule raffinerie de pétrole de Serbie, où elle elle fournit l'essentiel des besoins énergétiques du pays. Elle est l'une des nombreuses sociétés qui étaient visées par un large éventail de sanctions américaines contre le secteur énergétique russe mises en place en janvier, alors que l'ex-président américain Joe Biden quittait ses fonctions, avant d'être remplacé par Donald Trump.

Un premier délai d'un mois avait été accordé en février, suivi par un second fin mars. Ce nouveau sursis de deux mois repousse les sanctions au moins jusqu'au 27 juin.

"Bonne nouvelle pour les citoyens de Serbie. La Serbie a réussi à obtenir un nouveau report des sanctions contre NIS, cette fois pour deux mois, jusqu'au 27 juin. Nous remercions nos partenaires américains d'avoir compris la position de la Serbie", a écrit M. Vucic sur son compte Instagram.

Plus tôt cette semaine, NIS avait annoncé avoir soumis une nouvelle requête au département du Trésor américain pour un report de la mise en oeuvre complète des sanctions, initialement prévue pour le 28 avril.

Des discussions sont en cours depuis le mois de janvier entre des représentants de NIS et des Etats-Unis.

Le président serbe a évoqué NIS avec son homologue russe Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique le 7 mars. "Nous avons parlé de coopération politique, mais aussi de comment et de quelle façon nous pouvons arriver à un accord sur le gaz avant le 31 mai, et comment nous pouvons résoudre le problème de NIS et des sanctions américaines imposées à la société", avait déclaré M. Vucic à l'époque.

La Serbie a maintenu des liens étroits avec la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine et refuse de mettre en oeuvre des sanctions, contrairement à l'Union européenne qu'elle espère pourtant intégrer.

Selon M. Vucic, si les sanctions étaient appliquées, elles nuiraient gravement à la Serbie, très dépendante du gaz russe.

NIS en est l'unique fournisseur en Serbie et détient la majorité des parts des deux gazoducs amenant le gaz russe aux foyers et industries serbes.

Les russes Gazprom Neft et Gazprom (société mère de Gazprom Neft) détiennent respectivement environ 45% et 11% du capital, tandis que la république de Serbie en a presque 30%.

Le reste appartient à des salariés, ex-salariés, citoyens serbes et actionnaires minoritaires.

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