Sortie des énergies fossiles : la Colombie confirme la tenue d'une première conférence internationale

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La conférence sur le climat de l'ONU au Brésil (COP30) "ne peut se terminer sans une feuille de route claire, juste et équitable pour abandonner les combustibles fossiles", a affirmé vendredi la ministre colombienne de l'Environnement, Irene Vélez, lors d'une conférence de presse.

La voix d'une coalition de pays

Cette ministre a dit s'exprimer au nom d'une coalition de pays ralliés par la Colombie, dont plusieurs représentants étaient à ses côtés vendredi à Belém : îles du Pacifique (Vanuatu, Tuvalu), pays européens (Espagne, Luxembourg, Slovénie) ou latino-américain (Panama).

"Nous ne cherchons pas un document vide, une annonce vide", a lancé la ministre, alors que les négociations bloquent sur les énergies fossiles au dernier jour de la conférence.

Le texte de la déclaration finale « pas suffisant »

Mme Vélez a confirmé la tenue de la première conférence internationale sur la sortie des énergies fossiles les 28 et 29 avril à Santa Marta, ville côtière du nord de la Colombie, en partenariat avec les Pays-Bas.

Le texte préparé pour devenir la déclaration finale "n'est pas suffisant", a commenté la ministre espagnole de la Transition écologique, Sara Aagesen. "Nous devons travailler et nous avons du temps pour l'améliorer", a-t-elle dit, alors que les pourparlers doivent en principe s'achever vendredi soir, un scénario qui semble de plus en plus improbable.

Commentaires

Emmanuel Finzi
Toute initiative internationale de réduction des énergies fossiles devrait être adossée à un plan économique et financier robuste. Cela ne s'est jamais produit et aucune perspective dans ce sens n'apparait. Par conséquent, sortir des énergies fossiles par la seule volonté politique uniquement est un chemin qui n'a pas grande chance d'aboutir. Les moyens économiques et financiers plafonnent actuellement, à cause des dettes publiques qui s'amoncellent. Les Etats n'ont pas les moyens de leurs engagements et encore moins de leur réhaussement. La coalition pour sortir du charbon par exemple ne produit aucun résultat concret. Les émissions de GES liées au charbon ont augmenté en 2024 et 2025. Cependant, la tenue de la première conférence internationale sur la sortie des énergies fossiles sera un signal fort envoyé à l'ensemble des nations.
Frédéric Hausammann
La dette n'est qu'un arrangement entre humains et en aucun cas une loi de la nature. Dans l'Antiquité, le jubilé visait - tous les cinquante ans - à affacer toutes les dettes pour éviter que des familles doivent se vendre comme esclaves. Ce sont les Romains qui ont aboli le jubilé. (voir "Dette, 5000 ans d'histoire", de David Graeber, qui démonte très efficacement, avec les outils de l'anthropologie, tous les mythes liés à cette notion de dette). Donc si les collectivités décident pour des raisons écologiques de priviliégier le paiement de la dette écologique au versement des rentes de la dette financière (par exemple en utilisant les revenus des impôts pour de l'investissement écologique non-fossile), eh bien seuls les détenteurs de titre de la dette s'en plaindraient, les rentiers, et pas la planète ni ses habitants.

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