Soupçons d'entrave à la sûreté nucléaire au Tricastin: un second cadre veut se constituer partie civile

  • AFP
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Un deuxième cadre d'EDF a demandé à se constituer partie civile dans l'enquête menée par un juge à Marseille sur des soupçons d'obstacles au contrôle des inspecteurs de la sûreté nucléaire à la centrale de Tricastin (Drôme), a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.

Selon une copie de sa demande de constitution de partie civile, "il apparaît de manière incontestable que les responsables de cette centrale ont" en juillet 2018 "tout fait pour faire obstacle au travail d'inspection" de cet homme âgé de 51 ans, alors ingénieur au service d'inspection interne d'EDF depuis 2015 et qui se fait appeler Victor dans la presse pour garder son anonymat.

Selon son avocat Etienne Noël, sa constitution de partie civile a été envoyée début septembre au juge de Marseille.

Interrogés par l'AFP, ni le parquet de Marseille ni EDF n'ont souhaité communiquer sur cette information.

Aujourd'hui en arrêt maladie après plusieurs tentatives de suicide selon son avocat, Victor assure en outre dans ce document avoir été victime de "harcèlement moral" de la part d'un cadre de la centrale "et ce à la demande expresse de la direction de la centrale".

Ce cadre de la centrale, aujourd'hui âgé d'une quarantaine d'années, est l'homme dont la plainte en 2021 contre EDF dénonçant une "politique de dissimulation" de l'entreprise en matière de sûreté nucléaire, avait abouti à l'ouverture d'une instruction contre X à Marseille. Lui se fait appeler Hugo dans les médias pour garder son anonymat.

L'information judiciaire retient notamment "la mise en danger de la vie d'autrui" et "obstacles au contrôle des inspecteurs de la sureté nucléaire".

Selon la nouvelle constitution de partie civile, le directeur de la centrale de l'époque et Hugo "ont tout fait pour pousser" l'inspecteur "à bout et lui faire perdre son sang froid".

Selon la même source, Hugo a affirmé que la direction de la centrale avait signalé à leur hiérarchie leur volonté de voir Victor exclu de cet audit car sa précédente inspection en 2015 avait déplu.

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