Sucre : pas de problème de disponibilité pour l'industrie de la levure, selon la filière du bioéthanol

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Il n'y a "aucun problème de disponibilité" de coproduits du sucre pour les fabricants de levure, contrairement à ce qu'affirment ces derniers, ont estimé mercredi les producteurs d'agroéthanol, accusés de détourner ces substrats vers l'énergie.

La chambre syndicale française de la levure (CSFL) avait alerté en début de semaine "sur les difficultés qu'elle rencontrait depuis plusieurs mois en matière d'approvisionnement en coproduits sucriers, indispensables à la fabrication de la levure".

Une affirmation réfutée par les producteurs d'agroéthanol : "il n'y a aucun problème de disponibilité de mélasse et autres substrats sucrés en France", ont-ils déclaré mercredi dans un communiqué. "Les sucriers français livrent régulièrement les volumes demandés par l'industrie de la levure et les autres industries de la fermentation, comme ils l'ont toujours fait", ont-ils ajouté, affirmant que la production d'éthanol était inchangée depuis plus de dix ans et avait surtout été redirigée des marchés d'exportation vers le marché intérieur, grâce à l'augmentation des ventes de superéthanol-E85.

"Dans le cadre des négociations commerciales, la demande des levuriers est, en fait, d'obtenir, pour les mélasses et autres substrats sucrés, des prix très bas, comparables à ceux qui se pratiqueraient en Russie ou en Chine où les standards de production et environnementaux ne sont pas les mêmes qu'en Europe", ont ajouté les producteurs d'agroéthanol. "Cela conduirait à devoir payer les betteraves très en dessous des prix de revient des agriculteurs français, ce qui serait évidemment inacceptable", ont-ils poursuivi.

Évoquant la fin des quotas sucriers en octobre 2017, et la chute de la demande de bioéthanol ces derniers mois, en lien avec la pandémie et la mise à l'arrêt pendant de longues semaines de l'économie mondiale, la filière a pointé du doigt "la menace des importations de surplus américains et brésilien", estimant que les levuriers "se trompaient de combat".

Les dernières lois de finance ont "mis un coup d'accélérateur" pour inciter à l'incorporation de certains de ces coproduits du sucre dans l'agroéthanol, avait indiqué à l'AFP la CSFL, qui craignait, après 2020, un nouveau doublement de ce seuil en 2021. Une crainte à laquelle les fabricants d'agroéthanol n'ont pas réagi.

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