- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le contexte en matière de sûreté nucléaire en France est aujourd'hui "moins préoccupant" qu'il y a un an, a jugé lundi le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet. "Le contexte général est en amélioration, moins préoccupant", a-t-il déclaré à l'occasion de la présentation de ses voeux à la presse.
Parmi les dossiers dans lesquels des progrès ont été effectués figurent les problèmes de la teneur en carbone de certains équipements nucléaires, comme la cuve de l'EPR de Flamanville, les irrégularités à l'usine du Creusot ou encore les difficultés financières d'entreprises du secteur.
Sur ce dernier point, la restructuration et le renflouement d'Areva représentent "une étape importante qui a été franchie". "Nous serons attentifs à ce que ces nouvelles capacités techniques et financières arrivent bien aux bons endroits en quantité et en nombre", a toutefois souligné Pierre-Franck Chevet.
Il a aussi fait état d'un certain nombre de "points de vigilance" de l'ASN. En particulier, EDF "rencontre des difficultés persistantes dans la gestion de la conformité des matériels", a-t-il remarqué. Le gendarme du nucléaire a ainsi demandé à l'électricien un "plan d'action" avant une réunion sur le sujet à la fin du semestre.
"On peut être amené pour des raisons de sûreté à arrêter une dizaine de réacteurs. Partant de là, il faut que le système électrique soit capable d'y faire face", a aussi rappelé Pierre-Franck Chevet. Cette remarque intervient alors que le France veut réduire la part du nucléaire dans sa production d'électricité et que s'élabore actuellement la Programmation pluriannuelle de l'énergie pour les années 2019-2023.
Dans le domaine médical, le président de l'ASN a aussi souligné qu'une dizaine d'accidents de niveau 2, c'est-à-dire susceptibles d'affecter la santé des personnes concernées, avaient été enregistrés l'an dernier. La moitié de ces incidents concerne des patients en radiothérapie, l'autre moitié des interventions médicales radioguidées. "Ce sont des interventions médicales plus ou moins invasives qui sont faites en s'aidant d'une radio pour se guider dans l'acte" et qui posent des risques pour le personnel médical, a-t-il expliqué.

