La société de taxis à hydrogène Hype monte en puissance en Île-de-France avec un réseau de stations de ravitaillement

  • AFP
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La société de taxis à hydrogène parisienne Hype monte en puissance en déployant un réseau propriétaire de stations de ravitaillement dans toute l'Ile-de-France, après deux contrats de fournitures auprès de sociétés françaises, HRS qui conçoit des stations et McPhy, fabricant d'électrolyseurs.

Hype, qui exploite depuis 2015 à Paris la première flotte de taxis à hydrogène au monde, compte près de 200 véhicules et "prévoit de porter le nombre à 700 d'ici la fin de l'année", a indiqué le groupe mardi à l'AFP.

Le groupe a prévu de développer "un réseau propriétaire de stations de ravitaillement en hydrogène décarboné, produit localement", grâce à des équipements fournis par les sociétés françaises spécialisées HRS et McPhy, a ajouté Hype.

HRS, concepteur et fabricant de stations à hydrogène basé près de Grenoble, doit implanter huit stations d'hydrogène bas-carbone, dont deux annoncées lundi.

Le montant du premier contrat de HRS (au prix catalogue) "peut représenter jusqu'à 5 millions d'euros" selon les options et le design, pour deux stations: l'une pouvant servir 200 kg d'hydrogène par jour et l'autre, une tonne par jour, a précisé à l'AFP Adamo Screnci, directeur général délégué de HRS (Hydrogen Refueling solutions), anciennement TSM, basé à Champ-sur-Drac (Isère).

HRS a aussi signé un contrat d'exclusivité avec Hype pour la fourniture de six autres stations, pouvant représenter un total de 19 millions d'euros de chiffre d'affaires, d'ici la mi-2023.

Au passage, HRS et sa holding ont souscrit pour 8 millions d'euros d'obligations convertibles au capital de Hype, qui pourront être converties en actions Hype, avant leur date de maturité sous certaines conditions, a indiqué HRS dans un communiqué.

« Relier utilisateurs et infrastructures »

"Pour développer et créer une filière Hydrogène en France qui ait du sens, il faut absolument relier les utilisateurs et les infrastructures", a commenté M. Screnci pour expliquer la démarche.

Le projet de stations de ravitaillement, qui devrait recevoir des aides publiques au titre de la décarbonation des transports, s'ajoute aux huit stations hydrogène bas-carbone déjà annoncées fin janvier en Ile-de-France par la société HysetCo, détenue par Air Liquide, Toyota, STEP (Hype), Kouros et TotalEnergies, qui vise un passage à l'échelle de la mobilité hydrogène dans la perspective des Jeux olympiques à Paris en 2024.

La première station dans le cadre du projet HysetCo doit ouvrir Porte de Saint-Cloud (ouest de Paris), l'hydrogène y sera produit par électrolyse de l'eau et alimenté par l'électricité du réseau venant aux deux tiers du nucléaire, énergie non émettrice de gaz à effet de serre.

La mobilité hydrogène s'inscrit plutôt dans le développement des véhicules très lourds, camions, trains, bateaux, mais certaines flottes captives utilisées de façon intense, comme celle des taxis Hype, peuvent aussi être intéressées.

La quasi-totalité de l'hydrogène produit aujourd'hui en France et dans le monde est largement d'origine fossile (gaz notamment) et nocive pour le climat.

Dans un communiqué distinct, le fabricant d'électrolyseurs McPhy a, lui, annoncé un premier contrat pour équiper le réseau de stations Hype d'un électrolyseur alcalin de 2 MW, afin de fabriquer l'hydrogène sur place.

Dans le cadre de cet accord, McPhy a, comme HRS, souscrit des obligations convertibles émises par Hype pour un montant de 12 millions d'euros.

Deux autres stations de très grande capacité devraient être commandées d'ici au 30 juin, indique McPhy dans son communiqué en évoquant aussi un "accord-cadre de co-exclusivité" liant Hype à McPhy, portant sur le déploiement par Hype d'ici 2025 "d'un minimum de 100 stations en France et en Europe" dont 50% seraient attribuées à McPhy.

Depuis sa création en 2015, Hype a transporté 1,2 million de passagers sur quelque 8,2 millions de kilomètres.

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