- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le géant mondial des services environnementaux Veolia s'est renforcé dans les technologies de l'eau et aux Etats-Unis, avec l'achat pour 1,75 milliard de dollars (un peu plus de 1,5 milliard d'euros) des 30% de parts de WTS (Water Technologies and solutions, ex-GE Water) qui lui manquaient pour en être le seul propriétaire.
"Veolia a signé un accord avec CDPQ (Caisse de dépôt et placement du Québec) pour l'acquisition de sa participation de 30% dans Water Technologies and Solutions ("WTS"), permettant à Veolia d'en obtenir le contrôle à 100%", a indiqué le groupe dans un communiqué publié mercredi.
Cet actif, qui propose des solutions aux clients industriels, était tombé dans l'escarcelle de Veolia à la suite de l'OPA menée sur son concurrent Suez.
Il représente aujourd'hui 60% de l'activité technologies de l'eau, une des nouvelles priorités de développement de Veolia avec les déchets dangereux et l'énergie locale, plus rentables que les "activités socles" du groupe (eau municipale, déchets solides, chauffage urbain, réseaux de froid). Ces dernières ont crû de 3,9% au premier trimestre à change et périmètre constants, contre près du double (+7,2%) pour les relais de croissance du groupe.
WTS est également une illustration de la volonté de Veolia de s'internationaliser et de se renforcer dans des géographies comme l'Amérique du Nord: WTS, "c'est en gros 50% aux Etats-Unis, 50% en dehors des Etats Unis, un peu partout, sur tous les continents", a déclaré la directrice générale du groupe, Estelle Brachlianoff à l'AFP. "Ca nous renforce dans les technologies d'eau et ça nous renforce aussi à l'international", s'est-elle réjouie.
Son plan stratégique prévoit "l'accélération" de la présence à l'international et notamment en dehors d'Europe: "on est déjà à 40% en dehors d'Europe, mais oui, c'est un pourcentage que l'on souhaite renforcer (...), notamment aux États-Unis, mais aussi au Moyen-Orient et en Australie", a ajouté Mme Brachlianoff.
- Doubler les ventes aux Etats-Unis -
Le groupe souhaite faire progresser son chiffre d'affaires aux Etats-Unis de 50% d'ici 2027 et le doubler d'ici 2030.
Il entend pour cela s'appuyer sur le traitement des polluants, en particulier dans l'eau, ainsi que sur "la relocalisation des industries stratégiques", souvent gourmandes en eau.
Le groupe a d'ailleurs annoncé une série de contrats conclus au premier trimestre dans les technologies de l'eau, pour 750 millions de dollars dans le monde, dont la majeure partie, 550 millions de dollars, pour un contrat avec "un producteur de semi-conducteurs" du Midwest, dont le nom n'a pas été dévoilé.
Ce contrat prévoit la construction et l'exploitation pendant 16 ans d'une installation de production d'eau "ultra-pure" et de traitement des eaux usées, a indiqué Mme Brachlianoff.
Au premier trimestre 2025, le chiffre d'affaires du groupe a été stable à 11,5 milliards d'euros (-0,4%), en raison d'un effet de périmètre lié à la cession de la Sade, filiale spécialisée dans les travaux de génie civil et la construction ou la remise en état des réseaux d'eau et d'infrastructures, qui représentait un chiffre d'affaires conséquent, de plus d'un milliard d'euros.
A périmètre et change constants, le chiffre d'affaires grimpe de 3,9% à 11,5 milliards sur le trimestre, hors variation du prix de l'énergie, qui n'affectent pas la marge, souligne Mme Brachlianoff.
La rentabilité a progressé; l'Ebitda (bénéfice avant déduction des intérêts, impôts, dépréciations et amortissements) ayant crû de 4,4% à 1,7 milliard d'euros (+5,5% à change et périmètre constants).
Le groupe maintient ses objectifs pour 2025, et notamment d'une croissance de l'Ebitda comprise entre 5 et 6% à périmètre et change constants, et d'une "croissance organique solide du chiffre d'affaires".