Toshiba accepte une offre de rachat d'un consortium japonais pour 14 mds EUR (presse)

  • AFP
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L'ancien fleuron industriel japonais Toshiba a accepté une offre de rachat d'environ 2.000 milliards de yens (14 milliards d'euros) venant d'un consortium d'entreprises nippones, selon des informations du quotidien économique Nikkei, puis de plusieurs autres médias sans citer leurs sources.

Un porte-parole de Toshiba interrogé par l'AFP s'est refusé à tout commentaire.

Le groupe avait confirmé en février avoir reçu une "proposition" d'un consortium japonais mené par le fonds de capital-investissement Japan Industrial Partners (JIP), spécialisé dans la réorganisation et la restructuration d'entreprises nippones.

L'offre de ce consortium ne serait pas beaucoup plus élevée que la capitalisation boursière actuelle du groupe (quelque 1.824 milliards de yens jeudi à la clôture de la Bourse de Tokyo, soit 12,8 milliards d'euros).

La saga d'un rachat potentiel de Toshiba traîne en longueur depuis deux ans. Ses dirigeants avaient longtemps exclu d'envisager même une telle piste, avant de s'y résigner en avril 2022 sous la pression des nombreux actionnaires activistes du groupe.

En raison du caractère très sensible pour l'Etat japonais de nombreuses activités de Toshiba (notamment présent dans le nucléaire, la défense, les semi-conducteurs ou encore la cryptographie quantique), un rachat impliquant des investisseurs étrangers semblait difficilement concevable.

Une solution 100% japonaise s'est ainsi dessinée avec JIP, qui selon la presse s'est associé avec une vingtaine d'entreprises nippones pour monter une offre de rachat. Celle-ci est aussi partiellement financée par des prêts de grandes banques du pays.

Groupe dont les origines remontent à 1875, Toshiba a longtemps été un symbole de l'industrie nippone triomphante, et une marque de référence pour les Japonais.

Mais le groupe a beaucoup perdu de sa superbe depuis un énorme scandale de maquillage de ses comptes révélé en 2015, et des pertes massives liées notamment à la déroute de sa filiale américaine d'équipements nucléaires Westinghouse, aujourd'hui revendue.

Jouant sa survie, Toshiba avait alors dû se séparer de nombreux actifs, dont sa précieuse activité de puces-mémoires Toshiba Memory (aujourd'hui Kioxia), et ouvrir son capital à nombre d'investisseurs étrangers.

Le conglomérat a ensuite traversé en 2021-2022 une profonde crise de gouvernance, avec des départs en cascade de ses dirigeants devant une fronde de ses actionnaires activistes, mécontents de ses performances financières et poussant pour la solution d'un rachat.

etb/rhl

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