- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le PDG de GDF Suez a salué le projet de loi sur la transition énergétique présenté mercredi en conseil des ministres, un domaine créateur d'emplois dont l'énergéticien souhaite devenir le leader en Europe, tout en regrettant l'inclusion du gaz dans l'objectif de réduction des énergies fossiles.
"Cette loi vient au bon moment pour permettre à notre pays de profiter de la formidable transformation du monde énergétique, en l'accélérant", déclare Gérard Mestrallet dans une réaction écrite adressée à l'AFP.
"Ce texte couvre l'ensemble des enjeux", et pas seulement le nucléaire et l'électricité, se félicite-t-il, saluant comme "points forts" le soutien à la chaleur et au gaz issus de sources renouvelables, celui aux transports électriques ou au biogaz, la rénovation thermique des logements anciens et les territoires à énergie positive.
"Nous préconisons le développement du biogaz. La France pourrait se fixer comme objectif d'atteindre 10% de biogaz en 2030", a estimé Gérard Mestrallet. Le projet de loi, présenté par François Hollande comme une priorité de son quinquennat, ne fixe pas de seuil pour ce gaz issu de la méthanisation des déchets.
GDF Suez a affirmé à plusieurs reprises son souhait de devenir l'énergéticien de référence sur les marchés en forte croissance et le leader de la transition énergétique en Europe, où le marché de l'électricité, en surcapacités, a entraîné la fermeture ou la mise sous cocon de nombreuses centrales au gaz.
"La transition énergétique est un mouvement irréversible qui est en marche. (...) Ce mouvement est créateur d'activités et d'emplois", assure le PDG, rappelant que son groupe programme de recruter 45.000 CDI en France sur cinq ans.
Tout en soutenant l'objectif du projet de loi de réduire de 40% les émissions de CO2 en 2030, Gérard Mestrallet regrette que celui de diminuer le recours aux énergies fossiles ne dissocie pas le gaz du pétrole et du charbon, beaucoup plus polluants.
"Je soutiens l'objectif de réduction de 40% des émissions de CO2 en 2030 (...). Mais je considère que l'objectif de réduction de 30% des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) en 2030 est très ambitieux: l'effort sera concentré exclusivement sur les deux dernières énergies car la France ne consomme déjà presque plus de charbon".
Auditionné le 2 juillet par la commission des Affaires économiques du Sénat, Gérard Mestrallet avait déjà jugé que cet objectif "non différencié" n'était "pas approprié".
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