- Connaissance des Énergies avec AFP
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Une délégation technique de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) doit se rendre en Iran dans "deux à trois semaines", sans toutefois avoir accès aux sites nucléaires du pays, a indiqué mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi.
« Dans deux à trois semaines »
"Nous avons accepté qu'une délégation technique de l'AIEA visite très prochainement l'Iran, dans deux à trois semaines" afin de discuter des "nouvelles modalités" des relations entre l'Iran et l'agence dans la foulée des frappes américaines et israéliennes sur des sites nucléaires, a-t-il dit à des reporters à l'ONU.
L'Iran, qui estime que l'AIEA a une part de responsabilité dans le déclenchement des frappes en juin contre ses installations nucléaires, avait officiellement suspendu début juillet toute coopération avec le gendarme onusien du nucléaire, après un vote d'une loi au Parlement.
La délégation discutera des "modalités" de sa relation future avec l'AIEA, mais ne "se rendra pas sur les sites" nucléaires, a ajouté M. Gharibabadi, avant des pourparlers prévus vendredi à Istanbul avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
Ces trois pays accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire et menacent de rétablir des sanctions en vertu d'une clause prévue par l'accord de 2015 (JCPOA), ce que l'Iran cherche à éviter.
Si les Européens rétablissent des sanctions, "nous allons répliquer, nous allons répondre", a déclaré mercredi M. Gharibabadi à des journalistes, dont l'AFP, en disant privilégier la voie "diplomatique".
Cadre « honnête » de négociations
Si ces discussions à Istanbul sont "importantes" selon M. Gharibabadi, elles ne doivent pas servir de "test" pour une éventuelle reprise des négociations avec les États-Unis.
"Ils (les Européens) ne doivent pas coordonner leur position avec celle des Américains", a-t-il plaidé, suggérant la reprise des pourparlers avec Washington serait "plus bénéfique" car elles portent non pas sur le rétablissement de sanctions, mais sur leur levée.
Téhéran et Washington, qui s'était retiré en 2018 du JCPOA, devaient tenir un sixième cycle de négociations sur le programme nucléaire iranien le 15 juin sous médiation d'Oman. Mais ce nouveau round de pourparlers avait été annulé dans la foulée des frappes israélienne contre l'Iran deux jours plus tôt.
"Le plus tôt sera le mieux", a déclaré mercredi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères à propos de la reprise possible de ces pourparlers avec Washington, tout en disant que les États-Unis devaient garantir d'exclure toute action militaire contre le pays.
Mais à la fois, "nous n'insistons pas" sur la reprise rapide du dialogue avec les États-Unis car celui-ci doit reprendre "quand les deux parties seront prêtes à des résultats" car Washington pourrait utiliser le prétexte d'un échec pour bombarder l'Iran, a-t-il fait valoir.
"Les négociations ne doivent pas être interprétées comme l'un qui doit capituler devant l'autre. Dans des négociations, vous donnez quelque chose et vous prenez aussi quelque chose", a ajouté ce haut responsable iranien. Si les Américains s'engagent à ne pas mener de frappes, et s'engagent en faveur de négociations "gagnant-gagnant" dans un cadre "honnête", "nous pouvons les rencontrer dès demain".