- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le PDG d'Areva Luc Oursel a été reçu lundi à Niamey par le président du Niger Mahamadou Issoufou, alors que le pouvoir nigérien souhaite renégocier ses contrats d'extraction d'uranium avec le géant du nucléaire français.
La venue de M. Oursel, qui a quitté Niamey lundi matin après son entretien avec le président Issoufou, "fait partie du dialogue de long terme entre Areva et le Niger" et "était prévue depuis un certain temps", a déclaré à l'AFP un cadre d'Areva, qui extrait plus du tiers de son minerai d'uranium du Niger.
"Les dirigeants d'Areva voient régulièrement les représentants du pouvoir nigérien", a-t-il commenté. La présidence nigérienne n'a pas souhaité commenter l'entretien entre les deux hommes. Dimanche, le Premier ministre nigérien Brigi Rafini a annoncé que le Niger allait "passer au peigne fin" ses contrats miniers avec Areva, qui y exploite de l'uranium depuis près d'un demi-siècle.
Le Niger, qui compte parmi les grands producteurs mondiaux d'uranium mais reste l'un des pays les plus pauvres du monde, avait critiqué fin octobre 2012 le partenariat historique "très déséquilibré" avec Areva et réclamé des retombées plus importantes.
Selon M. Rafini, les contrats des deux sites d'Areva basés dans le nord, ceux de la Société des mines de l'Aïr (Somaïr) et de la Compagnie minière d'Akokan (Cominak), "vont arriver à leur terme en fin d'année 2013" et doivent être révisés.
Des audits des mines d'uranium exploitées par Areva sont "en cours", a déclaré le Premier ministre, sans plus de précisions. Les mines sont situées près de la frontière du Mali et du sud de la Libye, devenues selon Niamey "des repères de terroristes".
Le Niger avait été frappé le 23 mai 2013 par un double attentat contre un camp militaire à Agadez, la grande ville du nord, et contre le site d'uranium du groupe nucléaire français à Arlit (nord), qui avait fait une vingtaine de morts, selon le ministère de la Défense.
Début mars 2013, Areva avait dit avoir offert 35 millions d'euros au Niger pour l'aider à sécuriser ses sites d'uranium, démentant que ce don soit destiné à compenser le retard dans l'exploitation de la nouvelle mine géante d'Imouraren (nord), repoussée à 2015.