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Confronté à une grave pénurie de carburants, le Venezuela mettra en place à partir de lundi un système de distribution d'essence à la pompe selon les numéros de plaques d'immatriculation des véhicules, a annoncé jeudi le ministre du Pétrole.
"Nous allons reprendre le système de distribution selon le dernier chiffre de la plaque de chaque véhicule", a déclaré Tareck El Aissami lors d'une allocution télévisée, évoquant une "méthode que tous les Vénézuéliens connaissent bien".
Ce système de distribution a en effet déjà utilisé à maintes reprises afin de mettre fin aux files d'attente kilométriques qui se forment devant les stations-service dès lors que l'essence vient à manquer dans le pays aux réserves de pétrole les plus grandes au monde.
L'arrivée de la pandémie de Covid-19 au Venezuela en mars a coïncidé avec une nouvelle pénurie, un phénomène que le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro met sur le compte des sanctions draconiennes des États-Unis à l'encontre de Caracas. Pour leur part, analystes et opposition politique estiment que des années de corruption et d'incurie ont achevé de mettre le secteur pétrolier vénézuélien à genoux.
En mai et juin derniers, cinq navires pétroliers iraniens ont acheminé un total de 1,5 million de barils de combustibles jusqu'au Venezuela. Ces livraisons d'Iran, soumis comme le Venezuela à des sanctions américaines, ont permis d'approvisionner temporairement les stations-service, mais les pénuries ont repris depuis deux semaines, provoquant des manifestations d'automobilistes en colère à Caracas et dans certaines villes de province.
Selon le site Marine Traffic, spécialisé dans le suivi du trafic maritime, deux nouveaux pétroliers iraniens chargés de combustibles auraient accosté cette semaine au Venezuela. Nicolas Maduro n'a pas explicitement confirmé leur arrivée, se contentant d'évoquer mercredi des combustibles "arrivant de l'étranger (...) pour le mois d'octobre".
Le pétrole est pratiquement l'unique source de revenus du Venezuela, mais sa production s'est effondrée, passant de 3,2 millions de barils par jour il y a douze ans à moins de 400 000 b/j aujourd'hui, selon les chiffres de l'OPEP.
