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Le Premier ministre lituanien Saulius Skvernelis a demandé jeudi au Belarus voisin de convertir au gaz sa centrale nucléaire presque terminée, conçue et financée par la Russie, estimant que cette initiative jouerait en faveur des relations entre Minsk et l'UE.
La Lituanie a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le site en construction à 20 kilomètres de la frontière entre les deux pays ne respectait pas les normes de sécurité. Minsk a rejeté ces accusations. Selon M. Skvernelis, son pays serait prêt à assurer l'approvisionnement en gaz de la centrale convertie, via son terminal gazier sur la Baltique et un futur gazoduc reliant la Lituanie à la Pologne.
"L'alternative proposée profiterait à l'économie biélorusse et ouvrirait une nouvelle page non seulement dans nos relations bilatérales mais aussi dans les relations entre le Belarus et l'UE", a déclaré M. Skvernelis dans un communiqué.
Son conseiller Deividas Matulionis a indiqué à l'AFP que le chef du gouvernement avait écrit une lettre en ce sens qui serait remise dans les prochains jours au gouvernement bélarussee via l'ambassade de Lituanie à Minsk.
L'opposition lituanienne a dénoncé l'idée du Premier ministre, la qualifiant de coup de publicité avant l'élection présidentielle de mai à laquelle M. Skvernelis est candidat. "C'est un geste pré-électoral qui pourrait servir de prétexte pour lever les sanctions plutôt que pour arrêter la centrale nucléaire", a déclaré à l'AFP Gabrielius Landsbergis, le chef de l'opposition conservatrice.
La construction de cette centrale par le groupe russe Rosatom à Ostrovets, dans le nord-ouest du Belarus, à 40 kilomètres de la capitale lituanienne, est entrée dans sa phase finale. Le projet, approuvé par le président autoritaire bélarusse Alexandre Loukachenko en 2008, représente un investissement de 11 milliards de dollars, dont 10 proviennent d'un crédit russe.
Minsk annonce que deux réacteurs, d'une capacité de 1 200 mégawatts chacun, seront mis en service successivement en 2019 et en 2020.