- Connaissance des Énergies avec AFP
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Confronté au retrait d'Audi et à celui prochain de Porsche, l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), promoteur du Championnat du monde d'endurance (WEC), remanie en profondeur son calendrier, pour tenter de relancer la catégorie reine des LMP1 en danger.
La principale conséquence de ces changements c'est que les 24 Heures du Mans clôtureront désormais la saison, qui sera à cheval sur deux années civiles.
"Lorsque le WEC a été créé il y a cinq ans, avait été exprimé le désir d'un calendrier décalé s'achevant par les 24 Heures du Mans, joyau des courses d'endurance", rappelle le communiqué de l'ACO diffusé samedi.
La saison 2018-2019, qui débutera en mai 2018 et s'achèvera en juin 2019, fera office de transition.
Elle aura pour particularité de compter à titre exceptionnel deux épreuves des 24 Heures du Mans, la première organisée en juin 2018 et la seconde en juin 2019.
La prestigieuse épreuve des 12 Heures de Sebring, actuellement disputée dans le championnat "American Le Mans Series", va être intégrée au calendrier du WEC.
A l'inverse, quatre épreuves moins cotées, celles du Nürburgring, de Mexico, de Sakhir et d'Austin, disparaissent du programme.
A terme, chaque saison commencera en octobre et se finira en juin, précise l'ACO.
Et à l'issue de cette transition, le calendrier du WEC passera de neuf à sept épreuves.
"Je me réjouis du nouveau calendrier et des modification apportées au championnat WEC qui vont permettre à cette grande discipline du sport automobile de prendre un nouveau départ", a indiqué Jean Todt, le président de la FIA.
- La Formule E plus attirante -
Les patrons de l'Endurance mondiale se devaient de réagir, pour préserver l'intérêt sportif de la catégorie des prototypes hybrides LMP1, où Toyota demeurera seul en lice à la fin de la saison.
L'ACO a déjà dévoilé en juin une nouvelle réglementation, censée rendre le LMP1 moins cher à l'horizon 2020.
"L'annonce récente du retrait de certains constructeurs a offert à la FIA et à l'ACO l'occasion d'accélérer un processus d'évolution déjà en gestation", confirme le communiqué.
"Ces nouvelles orientations" offriront "aux concurrents un modèle économique viable et durable pour l'avenir", espère le communiqué de l'ACO, sur des charbons ardents, alors que de plus en plus de constructeurs se tournent vers la Formule Electrique, dont la technologie a une image "eco-friendly" plus prononcée que l'hybride, et surtout des coûts bien moindres.
"Les aspects économiques et financiers seront pris en considération en priorité, ce qui est essentiel pour permettre aux écuries et partenaires du WEC de poursuivre leur engagement dans le championnat grâce à un modèle économique viable et durable", assure le texte.
Le LMP1 sera une seule catégorie unifiée, car il n'y aura plus de différence entre les constructeurs et les structures privées, qui n'ont pas recours à l'hybride.
Des équivalences seront mises en place afin de garantir un niveau de performance légèrement à l'avantage des prototypes hybrides par rapport aux non-hybrides.
- Peugeot, Renault et McLaren -
"L'ACO et la FIA restent profondément convaincus que la technologie comprenant les systèmes hybrides doit garder une place de choix en endurance, mais pas à n'importe quel prix", explique le communiqué.
"Grâce à toutes ces décisions, nous avons confiance dans le fait de voir en piste un plateau complet et très compétitif", souligne Pierre Fillon.
"Nous sommes déjà en discussion avec plusieurs constructeurs et écuries privées qui étudient sérieusement leur entrée en LMP1 à partir de 2018-2019", assure-t-il.
Peugeot et Renault font notamment partie des marques que l'ACO espère attirer à compter de la saison 2019-2020.
A la peine en F1, McLaren a indiqué qu'il pourrait se tourner vers l'endurance et le LMP1 si les coûts actuels, de l'ordre de 100 millions d'euros par saison, étaient divisés par cinq.
Mais le directeur exécutif du groupe McLaren, Zak Brown, a indiqué cette semaine que les règles en cours "ne sont pas viables".
"Il est d'autant plus crucial pour l'ACO de convaincre Toyota de rester pour assurer la transition avant l'arrivée de nouveaux concurrents", juge un observateur de l'endurance.
Le groupe japonais ne s'est jamais imposé en 19 tentatives au Mans mais hésite à conquérir un premier succès sans véritable opposition du fait de l'absence de son grand rival Porsche.
Ironie du destin, il se voit proposer une double occasion dès la saison prochaine.