Wintershall Dea, un des groupes allemands impliqués dans le financement de Nord Stream 2, veut un dédommagement

  • AFP
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Wintershall Dea, un des groupes allemands impliqués dans le gazoduc Nord Stream II, a averti qu'il demanderait un dédommagement pour son investissement de 730 millions d'euros si le projet devait être abandonné à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Même si le processus de certification "encore inachevé [par les superviseurs allemands] retarde la mise en service du gazoduc, nous prévoyons que les obligations contractuelles envers les investisseurs financiers seront respectées", écrit la société de Cassel, filiale du groupe chimique BASF, dans son rapport annuel publié jeudi. Mais "si des interventions politiques empêchent le démarrage de Nord Stream 2, nous partons du principe que la société peut faire valoir des demandes d'indemnisation", ajoute le document.

Après avoir soutenu ce chantier pharaonique depuis le début, l'Allemagne a fini par céder mardi en suspendant le gazoduc germano-russe controversé, à la suite de la reconnaissance par Moscou de provinces ukrainiennes prorusses. Le gazoduc relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, en contournant donc l'Ukraine. Il est achevé, mais n'a encore jamais été mis en service.

"Aucun scénario fiable n'est actuellement concevable dans lequel il y aurait une intervention politique sans compensation", prévient Wintershall Dea. Ce géant de l'exploration, du forage et du transport de gaz et de pétrole en Europe, a accordé à l'opérateur Nord Stream un prêt de 730 millions d'euros. Il est l'un des cinq groupes à avoir prêté de l'argent au russe Gazprom, propriétaire de Nord Stream, aux côtés de Shell, de l'allemand Uniper, du français Engie et de l'autrichien OMV.

L'invasion russe en Ukraine lancée dans la nuit de jeudi est un coup dur pour Wintershall Dea, en affaires avec la Russie depuis plus de 30 ans. En raison des "événements choquants" qui se déroulent actuellement en Ukraine, l'entreprise a décidé d'annuler sa conférence de presse annuelle prévue jeudi. "Ce n'est pas le jour pour parler de bilans financiers", a déclaré son patron, Mario Mehren, dans un communiqué.

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