
Le Cape Ann à quai dans le port du Havre (©TotalEnergies)
Le groupe TotalEnergies a annoncé ce 25 novembre la « démobilisation » de son terminal méthanier flottant installé dans le port du Havre.
Un « filet de sécurité »
Dans le contexte de la crise énergétique de 2022, la France a cherché à diversifier ses approvisionnements gaziers et TotalEnergies a alors « mis à disposition [...] à ses frais et sans aucune subvention publique » un terminal méthanier flottant (FSRU pour « Floating Storage and Regasification Unit ») dans le port du Havre. Un coût de l'ordre de « plusieurs millions d'euros », avance le groupe.
Ce terminal flottant, baptisé « Cape Ann », est un navire de 283 m de long et de 43 m de large, disposant d'une capacité de stockage de 145 000 m3 de GNL et capable de regazéifier environ 155 GWh de gaz par jour, selon TotalEnergies. Un peu plus de deux ans après son arrivée au Havre (octobre 2023), cette installation - qualifié de « filet de sécurité » par le groupe - « n’est plus aujourd’hui nécessaire, comme en témoigne son absence d’utilisation », constatée par le Tribunal administratif de Rouen (décision du 16 octobre 2025).
Dans un communiqué publié ce jour, le ministère de l'Économie indique que « l'État prendra prochainement un arrêté mettant fin au maintien en exploitation du terminal méthanier flottant installé dans le port du Havre, dans le respect des dispositions législatives existantes »(1). Le navire, qui a pour armateur Höegh LNG (devenu Höegh Evi), va ainsi quitter Le Havre « au plus vite, et le démantèlement complet des installations dans le port prendra environ 6 mois », précise TotalEnergies.
La Russie, 2e fournisseur français de GNL en 2024
Si TotalEnergies ne « partage pas les volumes, les fournisseurs et les coûts » associés à ce terminal flottant, l'évolution du marché du GNL témoigne du moindre intérêt du « filet de sécurité » gazier déployé au Havre.
Pour rappel, la France dispose encore de 4 terminaux méthaniers (Dunkerque, Montoir-de-Bretagne, Fos Cavaou, Fos Tonkin). En 2024, le taux d'utilisation moyen des différents terminaux méthaniers en France - celui flottant du Havre inclus - a chuté à 64%, contre 77% en 2023, selon l'Union internationale du gaz (IGU)(2).
La France est le 2e pays au monde dont les importations de GNL ont le plus baissé en 2024 (- 3,75 Mt), après le Royaume-Uni (- 6,48 Mt) et devant l'Espagne (- 3,49 Mt). Elle a toutefois encore importé un peu plus de 18 millions de tonnes de GNL en 2024 (environ 4,4% du marché mondial). En 2024, les États-Unis étaient les principaux fournisseurs de GNL de la France (37,5% des importations françaises), juste devant... la Russie (31,4%) et l'Algérie (18,4%).


