Éolien offshore : la Commission appelle à quintupler les capacités dans l’UE d’ici 2030

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Parc éolien offshore d'Anholt au Danemark

Parc éolien offshore d'Anholt au Danemark (©Ørsted)

La Commission européenne a présenté le 19 novembre sa stratégie relative aux énergies renouvelables en mer(1). Elle y fixe entre autres pour objectif de multiplier par 5 les capacités éoliennes offshore dans l’Union européenne (UE) d’ici 2030 et par 25 d’ici 2050. Précisions.

Le parc éolien offshore de l'UE avec et sans le Royaume-Uni...

À fin 2019, l’Union européenne comptait 5 046 éoliennes offshore (d’une puissance cumulée d’environ 22,1 GW) connectées aux réseaux électriques de 11 pays d’après l’association WindEurope. Le Royaume-Uni comptait à lui seul pour environ 45% de ce total. Avec le retrait britannique de l’UE le 31 janvier 2020(2), la puissance installée du parc éolien offshore des différents États membres s’est ainsi réduite à près de 12 GW.

Dans sa stratégie pour les différentes filières renouvelables en mer, la Commission européenne fixe pour ambition de porter cette puissance éolienne offshore dans l'UE à 60 GW en 2030 et à… 300 GW d’ici 2050. Elle présente également un objectif de 40 GW pour d’autres technologies d'énergies marines « émergentes » (incluant l’éolien flottant) à l’horizon 2050.

Parc éolien de l'UE
La France dispose d'une seule installation éolienne offshore connectée au réseau électrique (démonstrateur de Floatgen de 2 MW), rappelle WindEurope. (©Connaissance des Énergies, d'après WindEurope)

L’éolien offshore permettrait de produire « 2% de toute l’électricité consommée en Europe » selon WindEurope (donnée pour 2019 incluant le Royaume-Uni). Bien que cette production soit intermittente, le facteur de charge moyen de l’éolien offshore - en moyenne 38% en Europe en 2019 - est bien supérieur à celui de l'éolien terrestre (24,7% en France métropolitaine en 2019). 

Près de 800 milliards d'euros d'investissements « nécessaires » d'ici à 2050

Le déploiement de l'éolien offshore imaginé par la Commission « s'appuiera sur le vaste potentiel que recèlent les bassins maritimes européens » (mer du Nord, mer Baltique, mer Noire, Méditerranée et Atlantique) ainsi que sur « la position de premier plan qu'occupent certaines entreprises européennes dans ce secteur au niveau mondial »(3). De nombreux défis économiques(4) et techniques devront toutefois être surmontés.

Pour atteindre les objectifs énoncés, la Commission européenne estime ainsi que « près de 800 milliards d’euros seront nécessaires d’ici à 2050 »(5). Elle s’engage entre autres, « pour contribuer à générer et libérer ces investissements », à fixer un cadre juridique « favorable », à faciliter la coopération transfrontalière entre États membres(4) et à orienter différents fonds vers ce secteur.

Au niveau mondial, rappelons que l'Agence internationale de l'énergie estime(5), dans ses prévisions les plus « réalistes » (basées sur les politiques annoncées), que les capacités éoliennes offshore pourraient être multipliées par 15 d’ici à 2040 (faisant l’objet de près de 1 000 milliards de dollars d’investissements cumulés durant cette période). Selon l’AIE, l’éolien offshore pourrait produire après de 1 280 TWh dans le monde en 2040, soit environ 3,1% de la production globale d'électricité par an envisagée à cet horizon (contre 0,2% en 2018).

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