A la conquête de l’éolien offshore en France

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Eolien offshore France

Un parc offshore comporte généralement entre 20 et 50 éoliennes de 2 à 5 MW, pour une puissance installée de 60 à 160 MW. (©photo)

Le grand appel d’offres sur l’éolien offshore en France est attendu de pied ferme. Les partenariats entre industriels se sont multipliés depuis l’annonce de Nicolas Sarkozy en janvier 2011.

Le gouvernement français prévoit l'installation de 6 GW (6 000 MW) de puissance éolienne en mer d'ici 2020. La première phase du programme porte sur une puissance de 3 GW de projets. Elle concerne 5 parcs éoliens sur la façade atlantique et sur la Manche. Les acteurs énergétiques en charge de ces projets seront choisis en 2012.

Une succession de partenariats

Début juillet, EDF Energies Nouvelles et DONG Energy, géant danois de l’éolien offshore, ont annoncé(1) leur association. Les deux groupes présenteront une offre commune pour les cinq zones de l’appel d’offres, une démarche loin d’être isolée. En janvier 2011, EDF EN déjà et Alstom avaient ouvert le bal, en signant un accord(2) prévoyant la construction des turbines par Alstom tandis que l’électricien français gérerait le développement du parc.

Sur un modèle similaire, GDF Suez(3), Vinci et Areva se sont regroupés(4) en mai autour des projets de Dieppe-Le Tréport (Seine-Maritime), de Courseulles-sur-Mer (Calvados) et de Fécamp (Seine-Maritime). Areva a d’ailleurs également annoncé la signature d’un protocole d’accord avec Iberdrola Renewables pour les deux zones restantes, à savoir Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor et Saint-Nazaire en Loire-Atlantique.

De lourds intérêts économiques

L’appel d’offres sur l’éolien offshore prévoit un investissement de 10 milliards d'euros de la part de l'État et de fait, le développement d’une activité dans les ports proches des sites d'implantation des éoliennes. Si cet appel d’offres ne sera présenté officiellement que mardi 12 juillet par la direction générale de l’énergie et du climat, les différents acteurs économiques ont donc anticipé une telle opportunité :

  • en passant des accords entre constructeur de turbines et gestionnaire de parcx (par exemple, EDF EN/Alstom ou Areva/Iberdrola Renewables) ;
  • en s’associant à des gros acteurs du secteur comme EDF EN avec DONG Energy, qui exploite déjà 11 fermes offshore en Europe.

Notons que l’appel d’offres contribuera à respecter l’exigence des 23% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici 2020 et doit permettre à la France de rattraper les grands acteurs de l’éolien offshore, Royaume-Uni et Danemark en tête. Une ambition tout à fait réaliste pour le gouvernement(5), qui vante le« patrimoine maritime exceptionnel » de la France et son « tissu d’entreprises capables de jouer un rôle prépondérant dans ce secteur». Un second appel d’offres devrait d'ailleurs être lancé en 2012, avant l'élection présidentielle(6).

 

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