La situation énergétique de l'Espagne décryptée par l’AIE

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L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a publié le 26 mai un nouveau rapport consacré à la situation énergétique de l'Espagne(1). Présentation de quelques chiffres clés qui y sont rappelés.

La situation énergétique de l'Espagne en 2019

En 2019, les énergies fossiles ont compté pour près de 72% de la consommation énergétique espagnole (ce qui place l'Espagne au 20e rang des pays reposant le plus sur ces énergies au sein des membres de l'AIE). La consommation d'énergie en Espagne a atteint un pic en 2007 et a, à la suite de la crise financière, chuté par la suite de près de 20% jusqu'en 2014. Cette consommation est depuis remontée de près de 10%, atteignant 121 Mtep en 2019.

La production d'énergie sur le territoire espagnol (34 Mtep en 2019, provenant à 42% du nucléaire et des énergies renouvelables pour le reste : bioénergie et déchets, éolien et solaire, etc.) ne satisfait que près d'un quart des besoins en énergie du pays.

Situation énergétique de l'Espagne

Un développement majeur des filières renouvelables envisagé 

Le Plan climat-énergie de l'Espagne fixe pour objectif un développement massif des énergies renouvelables. Il prévoit entre autres de porter à 42% leur part dans l'ensemble des consommations finales d'énergie à l'horizon 2030 (soit bien plus que l'objectif de 32% fixé au niveau de l'Union européenne). Une pénétration croissante des filières renouvelables est en particulier envisagée dans le mix électrique espagnol, avec les cibles suivantes : 60% en 2025 (contre 37% en 2019), 74% en 2030 et... 100% en 2050. La part attendue des énergies renouvelables est, pour la production de chaleur, de 25% en 2025 et 31% en 2030 (contre 16% en 2018) et, dans les transports, de 15% en 2025 et 28% en 2030 (contre 6% en 2018).

Pour atteindre les objectifs d'ici à 2030, l'AIE souligne la nécessité de promouvoir avant tout des politiques d'efficacité énergétique. Le gouvernement espagnol ne doit par ailleurs « pas sous-estimer d'autres barrières », en particulier dans le développement de projets éoliens terrestres : acceptabilité, surfaces nécessaires, etc. « Comme partout dans le monde, un système reposant sur une production renouvelable variable nécessitera de nouvelles solutions de back-up et de flexibilité pour garantir la sécurité énergétique », souligne surtout l'AIE.

Or, l'Espagne prévoit par ailleurs « une fermeture ordonnée et échelonnée des centrales nucléaires du pays durant la période 2027-2035 ». Le parc nucléaire espagnol est actuellement constitué de 7 réacteurs (7,4 GW de puissance cumulée) qui ont compté pour près de 21,5% de la production nationale d'électricité en 2019. L'Espagne prévoyant par ailleurs de se passer également de ses dernières centrales à charbon d'ici à 2030, c'est le gaz naturel qui devrait constituer à moyen terme la principale source d'électricité pilotable (avec l'hydroélectricité), pour accompagner la montée en puissance des filières renouvelables à production intermittente, souligne l'AIE.

Mix énergétique et électrique de l'Espagne

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