L’autonomie stratégique européenne en matière d’énergie : quelle ambition, quels moyens ?

  • Source : Ifri

« Le concept d’autonomie stratégique, promu par la France dès 2017 puis par la Commission européenne en 2021, a trouvé une justification évidente à partir de l’invasion de l’Ukraine par la Russie », ainsi que dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et des pénuries associées.

Pour autant, les États membres manquent encore de clarté sur l’ambition et les moyens d'atteindre cette autonomie « à moyen et long terme, notamment en matière de renforcement des chaînes d’approvisionnement des technologies nécessaires à la transition vers la neutralité carbone », juge Richard Lavergne(1) dans la note ci-après publiée le 3 juin par le Centre Énergie & Climat de l'Ifri.

Il y rappelle entre autres que « l'autonomie stratégique » prônée au niveau européen se veut « ouverte » (concept d'« open strategic autonomy »), repoussant ainsi l'idée de tout protectionnisme. Et que cette recherche d'une autonomie à l'échelle de l'UE « doit être compatible avec l’article 194 du Traité sur le fonctionnement de l’UE, qui reconnaît le droit d’un État membre de déterminer les conditions d'exploitation de ses ressources énergétiques, son choix entre différentes sources d'énergie et la structure générale de son approvisionnement énergétique ».

L'auteur mentionne les enjeux liés au plan « REPowerEU(2) » (qui vise notamment à accélérer les économies d'énergie et à diversifier les approvisionnements), dont la crédibilité « dépend de la capacité à construire une stratégie industrielle sur les pompes à chaleur, le solaire, l’éolien, l’hydrogène, les solutions de stockage, le nucléaire, les métaux et les emplois qualifiés requis ». Il appelle à renforcer « la recherche des game changers pour l’Europe » et à continuer à « structurer des partenariats avec le voisinage de l’UE – Norvège, Royaume-Uni, Maroc, Égypte, Tunisie ».

Lire l'étude :
L’autonomie stratégique européenne en matière d’énergie

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