L’avenir des énergies marines en 6 projets

Éoliennes flottantes IDEOL

Fondation flottante en béton conçue par la société IDEOL pour les éoliennes offshore (©IDEOL)

Quatre projets lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt « Energies marines renouvelables : briques et démonstrateurs » ont été dévoilés le 22 octobre dernier. Retenus dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), ils visent tous à tester la fiabilité et les performances de filières prometteuses et s’ajoutent à deux projets déjà retenus en avril 2014. Présentation.

Les projets qui ont le vent en poupe : OCEAGEN et SEA REED (éolien flottant)

Les meilleurs gisements de vent en mer se trouvent souvent au large, notamment en Bretagne et en Méditerranée. Cela incite les industriels à vouloir installer des éoliennes de plus en plus loin des côtes, et donc à des profondeurs de plus en plus importantes. Des projets d’éolien flottant se développent ainsi afin de s’affranchir des contraintes liées aux fondations :

  • le projet  OCEAGEN vise à faire émerger une technologie de fondation flottante moins coûteuse que les modèles actuels. Le flotteur est un anneau carré en béton, ancré aux fonds marins par câble. Conçu par la société IDEOL, il pourrait être testé au large du Croisic dès 2015 ;
  • le projet SEA REED vise à étudier les effets d’une structure semi-submersible intégrant une turbine de grande puissance (type Haliade 150). A travers différentes études, il doit notamment permettre d’adapter le contrôle commande à l’éolien flottant en prenant en compte les mouvements du flotteur. Le projet est mené par DCNS, en collaboration avec Alstom.

Montant du projet OCEAGEN : 21,5 millions d’euros (aide du PIA : 7,3 M€)
Montant du projet SEA REED : 18,9 millions d’euros (aide du PIA : 6 M€)

Le projet le plus tropical : MARLIN (énergie thermique des mers)

Une centrale exploitant l’énergie thermique des mers (ETM) vise à produire de l’électricité à partir du différentiel de température d’une mer ou d’un océan entre ses eaux de surface et ses eaux profondes. Cette filière, prometteuse en zone intertropicale, est encore en phase de R&D même si des démonstrateurs sont d’ores et déjà testés. Le projet MARLIN vise à concevoir et optimiser la conduite d’eau profonde (permettant d’aspirer de l’eau froide à 1km sous la surface) et à améliorer les performances des échangeurs thermiques utilisés. Il est piloté par le groupe DCNS qui a l’ambition d’installer, d’ici à 2030, près de 25 centrales ETM d’une puissance cumulée de 450 à 650 MW.

Montant du projet : 17 millions d’euros (aide du PIA : 7 M€)

Centrale ETM sous l'eauConduite d'eau profonde d'une centrale ETM (©DCNS)

Le projet le plus connecté : SeaTC (transport d’électricité)

Le succès du développement des énergies marines dépend entre autres du coût et de la qualité de leur raccordement au réseau électrique. Le projet SeaTC, coordonné par l’entreprise rennaise Prime Innovation, vise à réduire par 3 les coûts de connexion en ayant recours à une connexion par induction de forte puissance. Il devrait également permettre de mieux connaître les effets du milieu marin sur les matériaux magnétiques (corrosion, biofouling(1), etc.). Les enseignements tirés de tests sur différents prototypes devraient permettre de développer ce système sur des sites hydroliens et houlomoteurs dans un premier temps.

Montant du projet : 3,8 millions d’euros (aide du PIA : 1,8 M€)

Les deux projets déjà « immergés » (lauréats en avril 2014) : PILE & TIDE et PRISMER (hydrolien)

L’hydrolien constitue l’une des filières d’énergies marines les plus avancées, comme l’attestent les tests déjà réalisés à Paimpol par EDF sur un prototype géant. Si des projets de fermes pilotes sont envisagés dès 2017, il reste encore à dépasser certaines contraintes :

  • le projet  PILE & TIDE vise à développer une pelle de forte puissance (300 kW) capable d’installer les fondations des hydroliennes dans des conditions extrêmes : forte profondeur, courants importants, etc. L’ancrage des hydroliennes dans les zones de forts courants est une opération délicate tout comme la préparation de la pose et cet outil, développé entre autres par Geocean, devrait permettre de réduire les coûts associés. Un prototype doit être testé dans le Raz Blanchard ;
  • le projet PRISMER vise à collecter l’électricité produite par plusieurs hydroliennes et à faciliter son acheminement jusqu’à terre. L’installation d’un « subsea hub » ou nœud d’interconnexion sous-marin permettrait d’élever la tension de l’électricité produite par l’ensemble des hydroliennes et de la transporter via un seul câble relié au réseau électrique.

Montant du projet PILE & TIDE : 6,9 millions d’euros (aide du PIA : 3,2 M€)
Montant du projet PRISMER : 25,1 millions d’euros (aide du PIA : 8 M€)

dernière modification le
Sources / Notes

(1) Colonisation des structures par de la matière organique.

Sur le même sujet