Comment juge-t-on la « qualité » de l’électricité ?

Intervention sur ligne d'électricité

Travaux sous tension pour réparer le réseau détruit par la tempête dans le village de Prinquiau, entre Nantes et Saint-Nazaire. (©EDF - Alexandre Sargos)

La « qualité de l’électricité » est une notion définie par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) à partir de trois grands critères : la continuité de l’alimentation, la qualité de l’onde de tension et la qualité de service.

Continuité de l'alimentation électrique

La continuité de l’alimentation est jugée au regard de la fréquence des coupures d’électricité « longues » (plus de 3 minutes) et « brèves » (moins de 3 minutes) perçue par les clients ainsi que de la durée des coupures longues cumulées.

Evolution de la durée des coupures d'électricité en France
AnnéeTemps moyen
202156 minutes
202058,4 minutes
201964 minutes
201765 minutes
201664 minutes
201561 minutes
201464 minutes
201382 minutes
201274 minutes
201171 minutes
201085 minutes
200985 minutes
200878 minutes

On parle parfois de coupure d’électricité « très brève » ou de microcoupure lorsque cette dernière dure moins d’une seconde, mais il s’agit alors davantage d’un creux de tension relevant de la qualité de la tension.

Qualité de la tension

La qualité de la tension s’apprécie au regard de l’amplitude et de la fréquence des écarts par rapport à la valeur nominale de l’onde de tension délivrée par le réseau qui perturbent le fonctionnement des appareils électriques raccordés. L’onde de tension nominale prend idéalement la forme d’une sinusoïde d’amplitude (400 V en triphasé sur le réseau basse tension) et de fréquence (50 Hz) constantes.

Les creux de tension, ces baisses temporaires et soudaines de la tension électrique dans un réseau, sont souvent causées par des surcharges, des courts-circuits ou des démarrages d'équipements lourds. Ces fluctuations peuvent perturber le fonctionnement des appareils sensibles et entraîner des arrêts intempestifs.

Les déformations de l'onde de tension, également appelées distorsions harmoniques, se produisent lorsque la forme de l'onde sinusoïdale parfaite de la tension est altérée par des composants supplémentaires de fréquence différente. Ces anomalies peuvent être causées par des équipements électroniques non linéaires et peuvent entraîner une réduction de l'efficacité énergétique et des dommages aux équipements électriques.

Qualité de service

La qualité de service juge enfin la relation entre les gestionnaires de réseaux et leurs utilisateurs, par exemple le délai d’un raccordement ou d’une intervention d’urgence.

D’importantes disparités existent entre les régions et entre zones rurales et urbaines. Ce critère s’est dégradé en France par rapport à d’autres pays européens. Précisons toutefois que le réseau français est plus étendu que les autres réseaux européens et qu’il est moins enterré que ces derniers, donc davantage sensible aux aléas climatiques.

En France, la CRE a mis en place des mécanismes incitatifs pour améliorer la qualité de l’électricité, principalement sous la forme de pénalités dans le paiement du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) perçu par les gestionnaires de réseaux(1) : un abattement forfaitaire s’élevant à 2% de la part annuelle fixe du TURPE est prévu par tranche entière de 6 heures d’interruption de l’alimentation(2).

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