Train à hydrogène : les images des « premiers tours de roue » en France

Train à hydrogène Coradia iLint

Le train Coradia iLint a circulé le 6 septembre près de Valenciennes, en présence du ministre délégué chargé des Transports Jean-Baptiste Djebarri. (©Samuel Dhote/Alstom)

Le train à hydrogène d’Alstom (Coradia iLint) a effectué « ses premiers tours de roue en France, sur les voies du Centre d’Essais Ferroviaires à Valenciennes » ce 6 septembre. Une démonstration qui vise à convaincre du « potentiel de ce train dans la palette de solutions de transport durables en France ».

Un train déjà en service en Allemagne, un modèle « bi-mode » commandé en France

Le Coradia iLint est « le premier train de passagers au monde à traction électrique assurée par une pile à combustible hydrogène », rappelle Alstom. Il a vocation à circuler sur les lignes non électrifiées et constitue en particulier « une solution idéale pour les lignes de desserte fine(1) du territoire, enjeu stratégique de mobilité pour l’État et les Régions » en France. En Allemagne, deux trains régionaux de ce type sont déjà en service depuis 2018 (41 rames ont été commandées au total outre-Rhin).

Sur le réseau ferroviaire français, Alstom prévoit une expérimentation de ce train à hydrogène en 2022 sur la ligne Tours-Loches, qui constitue précisément « une ligne de desserte fine du territoire » en région Centre-Val de Loire.

En avril 2021, SNCF Voyageurs a par ailleurs déjà commandé(2), pour le compte de 4 régions françaises(3), 12 rames Coradia Polyvalent dites « bi-mode » (électricité/hydrogène) : ces trains, plus lourds que le Coradia iLint, disposeront de piles à combustible mais pourront également se connecter aux caténaires sur les lignes électrifiées. Mesurant 72 mètres de long (218 places assises), ils disposeront d'une « autonomie pouvant aller jusqu’à 600 km sur les portions de lignes non électrifiées » selon Alstom.

Le recours à l’hydrogène sur le réseau ferroviaire français

En France, près de la moitié des 30 000 km de voies du réseau ferroviaire sont non électrifiées. Les trains empruntant ces portions, principalement situées sur des lignes régionales, y fonctionnent actuellement « en mode thermique » en consommant du diesel. L'électrification des voies par caténaire n'étant pas généralisable à l'ensemble du réseau (notamment en raison des lourds investissements), le recours à de nouvelles technologies bas carbone, dont l'hydrogène, est envisagé pour réduire les émissions liées à la consommation de diesel(4).

Toutefois, « la principale condition d'un point de vue environnemental est de produire cet hydrogène de manière décarbonée par électrolyse, ce qui est loin d'être le cas actuellement », rappelle Aurélien Bigo, chercheur spécialiste de la transition énergétique des transports. En outre, « une forte condition de développement sera de résoudre l'équation économique, avec actuellement des coûts du matériel roulant et de l'énergie qui sont supérieurs aux trains diesel », souligne-t-il.

Dans une étude de septembre 2020, l’Ademe estimait que sur « 52 lignes prioritaires au verdissement identifiées par les régions françaises, 34 lignes pourraient être pertinentes pour l’hydrogène par rapport à une électrification des voies » avec « un besoin post 2025 de 200-250 trains ».

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