La route vertigineuse de l’Allemagne pour le climat requiert non pas de contrer la France, mais un appui mutuel

Marc-Antoine Eyl-Mazzega

Directeur, Centre Énergie & Climat, Ifri

Trente ans après le début du processus d’intégration de la République est allemande, l’Allemagne se lance dans un nouveau chantier titanesque : atteindre la neutralité climatique en 2045 et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65% d’ici à 2030 (par rapport à 1990) !

Les choix allemands concernant la sortie quasi finalisée du nucléaire (trois réacteurs viennent encore d’être arrêtés, la mise à l’arrêt des trois derniers étant prévue pour la fin de l’année), ou la non limitation systématique de la vitesse sur les autoroutes, paraissent absurdes en France et à raison : les émissions du secteur électrique de la première puissance économique européenne baissent, mais en deçà du potentiel malgré les sommes colossales mobilisées et capacités renouvelables installées ; le boom des énergies renouvelables a connu un net ralentissement ces dernières années (le Japon a une capacité photovoltaïque installée supérieure, le Royaume-Uni est en tête pour l’éolien offshore) tandis que les obstacles s’élèvent partout ; le charbon et le gaz appelés pour pallier le manque de vent ont fait bondir les émissions en 2021 (AG Energiebilanzen avance le chiffre de + 4% pour les émissions de CO2 du secteur énergétique(1)) ; les secteurs du transport et du bâtiment ne progressent pas ; et les objectifs pour 2022 et 2023 sont déjà considérés comme hors d’atteinte par le nouveau vice-chancelier et ministre de l’Économie et du Climat Robert Habeck.

Si la baisse jusqu’ici d’environ 40% des émissions allemandes par rapport à 1990 paraît spectaculaire, elle s’explique en partie par la fermeture du stock de capital est-allemand (les usines très émettrices de la RDA ont pour la plupart fermé, ainsi que certaines centrales à charbon), même si dans l’ensemble, il faut aussi noter un recul de la production annuelle d’électricité à partir du charbon, de 300 TWh dans les années 2000 à 150 TWh en 2021.

L’Allemagne entend désormais accélérer sur tous les fronts et trois partis se sont alliés pour réaliser une mission impossible, ou du moins, des plus ardues...

Consciente de ce bilan très insuffisant, l’Allemagne entend désormais accélérer sur tous les fronts et trois partis se sont alliés pour réaliser une mission impossible, ou du moins, des plus ardues : parvenir à sortir du charbon dès 2030, multiplier par 4 les capacités solaires installées et par 2 les capacités éoliennes à cet horizon pour viser alors 80% d’électricité renouvelable, devenir le champion de la mobilité électrique et lancer concrètement l’économie de l’hydrogène, et ce en fermant définitivement la page du nucléaire civil. Le tout, en garantissant une énergie compétitive, sûre et verte à une industrie des plus inquiètes. Si les particuliers sont certes enclins à payer plus, et si les consommateurs doivent aussi désormais acquitter une taxe carbone croissante pour l’essence et le chauffage fossile, ils ont été soulagés par la décision du gouvernement de prendre à sa charge l’ensemble des surtaxes sur l’électricité.

L’Allemagne n’a pas le choix : la Cour constitutionnelle fait désormais peser une épée de Damoclès sur tout gouvernement sommé de réduire les émissions pour ne pas léser les générations futures. Et pour la première fois en Europe, les Verts qui pilotent le super ministère de l’Économie et du Climat, sont à la manœuvre. Berlin va devoir piloter une marche forcée sur un chemin de crête des plus étroits.

La force de l’Allemagne : une capacité financière d’emprunt gigantesque, qui sera mobilisée massivement, notamment pour l’hydrogène ou la décarbonation de l’industrie à travers les contracts for difference ou les projets importants d’intérêt européen commun (PIEC). Mais aussi, des programmes de R&D et de passage à l’échelle, notamment sur le stockage d’électricité, le solaire, l’hydrogène, l’économie circulaire, la mobilité propre. Ses paradoxes : la sortie du charbon va nécessiter plus de 20 GW de nouvelles centrales à gaz et des importations d’électricité et d’hydrogène, ou sous-produits. Mais aussi, immensément plus d’électricité bas carbone pour alimenter les 10 GW d’électrolyseurs désormais prévus pour 2030, et l’électrification du chauffage résidentiel, dont le fioul et le gaz satisfont encore 500 TWh de demande par an à l’heure actuelle.

Côté français, il faut prendre acte du choix de l’Allemagne de donner la priorité à la sortie du nucléaire aux dépens d’une décrue plus rapide de ses émissions.

Enfin, des vulnérabilités pointent car la trajectoire de décarbonation présume que tout l’environnement extérieur soit favorable. Ainsi, que les métaux soient disponibles à prix compétitif, que la Russie fournisse du gaz docilement à prix bas sans déstabiliser encore l’Ukraine, que l’hydrogène bas carbone devienne une commodité s’échangeant librement sur un marché mondial, et que les autres États membres acceptent une règlementation européenne accommodante vis-à-vis des choix allemands. Mais aussi, que la sécurité des approvisionnements électriques soit garantie par les voisins de l’Allemagne, en premier lieu la France, alors qu’elle est de moins en moins en mesure de le faire et sera confrontée à une baisse des exportations allemandes d’électricité thermique en hiver.

Côté français, il faut prendre acte du choix de l’Allemagne de donner la priorité à la sortie du nucléaire aux dépens d’une décrue plus rapide de ses émissions. Cessons de railler le bilan de la phase d’échauffement mal opportune de l’Energiewende (2000-2020) et concentrons-nous sur quatre enjeux d’un match en deux mi-temps, 2020-2030 et 2030-2045 (et non pas 2050 !) : pour peser face à l’Allemagne, il faut désormais aussi pouvoir faire valoir de vraies avancées dans la décarbonation, accélérer le déploiement des énergies renouvelables, prouver que le nucléaire nouveau est un véritable atout et piloter la décarbonation de l’industrie française et sa digitalisation, autre chantier que l’Allemagne va aborder avec du retard, mais des moyens conséquents.

Il convient aussi d’aborder d’emblée la menace qui pèse sur la sécurité des approvisionnements électriques, en sachant que l’Allemagne ajoute de nouvelles contraintes avec sa sortie complète du nucléaire ces prochains mois, mais que la situation française n’est plus exemplaire. Enfin, il faudra désamorcer les contentieux autour du nucléaire en montrant que la France et l’Allemagne ont besoin l’une de l’autre vu les défis immenses partagés : parc nucléaire vieillissant en France, insuffisantes capacités éoliennes en mer notamment, intermittence et stockage à court et plus long terme de l’électricité.

Bien entendu, il sera également nécessaire d’aborder ensemble les enjeux du paquet climat européen « Fit for 55 »(2), le débat sur l’organisation du marché européen de l’électricité, la réforme du marché carbone (ETS) ainsi que les mesures destinées à renforcer l’autonomie industrielle de l’Europe. Et enfin, profiter de la présidence française du Conseil européen, et de la présidence allemande du G7, pour peser face à la Chine, à la Russie et aux États-Unis, enclencher le mécanisme de soutien à la fermeture de centrales à charbon dans le monde, réglementer les émissions associées à nos importations, amorcer une stratégie crédible et offensive sur les métaux et minerais critiques, à la veille d’un super-cycle (boom de la demande de nombreux métaux à laquelle l’offre ne parviendra pas à s’adapter, tirant les prix à la hausse et provoquant des limitations d’approvisionnement) qui pourrait s’accompagner d’un super ouragan géopolitique dont les Européens, à l’image du gaz, feront à nouveau les frais.

En réalité, la France et l’Allemagne doivent jouer dans la même équipe pour ne pas perdre toutes les deux.

Commentaire

Serge Rochain

Ce sempiternelle retour sur les 120 milliards totalement inexistants dépensés pour 27 GW qui eux sont effectivement installés finissent par être lassant.
Car la réalité de ces 120 milliards c'est ce qu'aura couté l'aide au développement du renouvelable lorsque nous seront aux termes des contrats d'aide, vers 2040 lorsque le renouvealble fournira 50% de l'énergie électrique du pays.
Cessez de pleurer le nucléaire nous a déjà couté bien plus cher.... et pour rien avec toute la foliere à fond perdu des surgénérateurs, ainsi que les réacteurs qui ont précédés les REP finalement achetés à l'américain Westinghouse comme la grande majorité des réacteurs nucléaires de la planète ce qui ne les empêche pas d'être en faillite en qualité de leader d'un nucléaire parait il en nette progression dans le monde.

Hervé

Non, les 120 milliards ont déjà été dépensés (très mal certes, mais réellement dépensés!). Le fait que le paiement est échelonné ne change rien .
C'est la somme qui sera dépensée pour acheter la production de ces 27GW dont l'utilité lors de la crise de cet hiver fut anecdotique. (un peu moins de 27GW car le rapport de la CC a compté jusque en 2017, depuis on en a ajouté d'autres à payer en sus des 121milliards...) Mettre plus d'ENR demandera d'augmenter cette somme. Par contre , on peut espérer qu'un futur gouvernement cassera ces contrats pour en réduire le cout exorbitant mais c'est pas simple. Ils l'ont fait timidement pour l’éolien offshore mais c'est loin d'être suffisant.
Lien du rapport CC: https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2018-04/20180418-rapport-so… c'est écrit noir sur blanc.

Le parc de centrales nucléaires actuelles a couté l’équivalent de 300 milliards actuels. C'est un peu plus certes, mais produisait malgré les pannes plus de la moitié du besoin cet hiver contre presque rien à pas grand chose pour les 120 milliards des ENR.

Le nucléaire a ses défauts, mais c’était un bon choix, et reste probablement le meilleur pour l'avenir, tout au moins si on souhaite réduire les GES.

Serge Rochain

C'est faux ! Page 50 :
"Ainsi, les engagements pris jusque fin 2017 représenteront 121 Md€ – en euros courants – entre 2018 et l’échéance des contrats (la plus tardive intervenant en 2046)"
On achete pas l'électricité 24 ans avant qu'il ne soit produit.

Hervé

Quand vous achetez une voiture a crédit, c'est pas parce que vous la payez en différé que vous le la payez pas, ni même qu'elle a rien couté. En 2046 on aura versé les 121 milliards, c'est ce que veut dire la P50. A moins qu'une tempête rase toutes les installations, ou qu'un gouvernement annule les juteux contrats, on paiera...

Serge Rochain

Oui mais en 2046 les renouvelables produiront 50% de l'électricité du pays.... et même certainement plus.
Le problème des nucléophiles c'est qu'il comparent toujours la production ACTUELLE avec ces 120 milliards FUTUR

Hervé

J'ai "quelques doutes" sur le fait que les engagements pris jusque à fin 2017 permettent de faire 50%... Presque tout est déjà installé et on est très loin de ce chiffre. Je veux bien que la productivité des champs offshore pas encore raccordés soit meilleure mais quand même...
Il faudra ajouter des dizaines (centaines?) de milliards supplémentaires.

Serge Rochain

Les aides sont une garantie d'achat de l'électricité produite destinée à encourager les investisseurs à engager leur propre responsabilité, c'est-à-dire :
Pas de production, pas d'achat, donc, pas d'aide. Les investisseurs ne reçoivent une aide que s'ils investissent dans ce qui produira effectivement.
A terme, si les résultats sont proportionés aux investissements il n'y aura plus besoin d'aide.
Ce qui commence à vous donner tord, c'est que de plus en plus de parcs sont installés sans aucun contrat de garantie d'achat, donc sans aucune aide car les investisseurs ont compris que le marché libre etait déjà rentable.
Aujourd'hui les grands consommateurs (par exemple les GAFAS) signent des marchés directement avec des producteurs de par le monde et même déjà en France donc sans aide.

Hervé

Je serais surpris que les juteux contrats soient abandonnés. Ils garantissent un revenu quelque soient les conditions du marché. Et ce d'autant plus que le marché a une faucheuse tendance à sanctionner les surproductions car le prix de l’énergie est peu élastique: Déja, si le vent souffle le MWH ne vaut plus rien. Si le vent ne souffle pas, le MWH vaut cher, ... et on n'a pas encore installé grand chose! La limite de la rentabilité sans subventions sera vite atteinte car cette situation va empirer à l'avenir. Dans le système qu'on est en train de mettre en place, c'est les pétroliers qui vont avoir le bon rôle.

Arnaud de Rasilly

Monsieur qui a un éventail d'information colossal qui lui permet de répondre négativement à tout propos qui ne lui convient pas pourra répondre positivement à une question dont il connait la réponse puisqu'il l'argumente sans détail. Qu'elle est la part du potentiel éolien français qui ne bénéficie pas de l'obligation d'achat par EDF?

Rochain

Ce sont les ouvoirs publics qui définiront ce plafond comme ce sont les seuls pouvoir publivs qui procedent aux appels d'offres. En revanche il y aura de plus en plus d'eoliens-investisseurs qui choisirons de vendre directement leur productions à travers des contrats à longs termes conclus avec de gros utilisateurs de l'industrie et du commerce. A terme seul les particuliers transiter ont par un revendeur comme EDF ou autres organismes de revente, souvent eux mêmes producteurs.

Schricke

Rochain:
je vous cite (j'adore !...): "comment peux-t-on être aussi prétentieux et afficher son ignorance sur les forums.?" Je suppose que cette réflexion vous était spécifiquement destinée ? Non ?...
Ah bon !... J'avais cru !

Arnaud de Rasilly

Si je comprend bien (il est difficile de faire le tri entre la déclaration réaliste et le propos moqueur) l’Allemagne se porte remarquablement bien. C'est même un modèle grâce à sa stratégie remarquable. Merci monsieur Rochain de nous éclairer là où, sans lu, inous ne comprenons rien.

APO

@Serge Rochain
Merci pour la source, toutefois plusieurs remarques/questions :
1 La baisse entre le départ en base 100 et le début des années 2000 environ 80% de GHG de celle de 1990. Est-elle en partie due à l'électronucléaire allemand !?
Les ENR n'étaient pas particulièrement en développement massif à cette époque.
2 Du début des années 2000 (environ 80% de GHG / année 90) à 2020, il y a en effet un baisse de 20% additionnelle forcément due en grande part aux ENR.
Divers points comme la baisse de consommation énergétique sur la toute fin de la période serait à insérer dans une vraie analyse objective.

Oui les ENR sont une bonne partie de la solution de décarbonation (il faudrait que les allemands pensent aussi à faire des voitures plus petites, plus légères et moins puissantes, y compris pour l'export, la plupart de leur gamme sont des désastres écologiques !!! avec un pas de temps d'utilisation de 15 ans - Qu'en pensez-vous @Serge Rochain !? ).

APO

J'avais oublié quelques questions :
a - Que pensez du progrès dans les Centrales à charbon ?
Une partie des centrales allemandes de 1990 devaient dater de 1950 et avoir des rendements de Carnot de 20-25%. Les dernières chaudières de Alstom Power (en son temps) annonçait des valeurs optimales théoriques de l'ordre de 40% pour du charbon pulvérisé sur lit fluidifié de mémoire !? Un gain entre les centrales actuelles et celles d'il y a 70 ans de l'ordre de plus de 50% est tout à plausible.
b - Dès lors, Quels impacts auraient les Centrales à Charbon modernes sur une courbe d'émission ?
c - Que pensez-vous de certains écologistes allemands (de plus en plus nombreux) qui disent qu'il aurait mieux fallu s'occuper du charbon en premier avant l'électro-nucléaire !?
d - La nouvelle dépendance au Gaz Russe, elle était juste partielle il y a 40 ans mais avec l'effondrement de production de gaz en Mer du Nord, elle devient prédominante. Quelles sont pour vous les conséquences ?
De plus, vu le prix de l'électricité en Allemagne (et malgré le fait qu'ils produisent de très bonnes pompes à chaleur, même si un peu chère), énormément d'allemands se chauffent au Gaz. Comment vont-ils s'en passer dans les années à venir ?

APO

Avez-vous un avis sur le "Lobby" du para-charbon allemand ?
J'entends par là, les fabricants d'engins d'exploitation de mines à charbon et de toute la logistique afférente. A priori ils se portent très bien et exportent pas mal (favorisant la balance commerciale allemande...).
Nous avons en France un secteur para-pétrolier conséquent qui d'ailleurs aide et va fortement aidé au déploiement de l'éolien en mer (beaucoup de similitudes entre éolien en mer et certaines installations de Mer du Nord, d'où une non surprise de l'avancée britannique en éolien en mer. Ils sont en fin de cycle sur leur Oil&Gaz dans la zone mais pas en fin de ressources humaines, matérielles (bateaux et autres...) toujours là et d'installation à terre existante - port adapté avec grue de manutention, zone de stockage & Co) ! Au moins une reconversion pas trop cynique, mais peu mise en avant sur la génèse - les moyens étaient et sont là...
Par ailleurs beaucoup de cadres commencent à sortir de l' Oil&Gaz définitivement pour rejoindre l'éolien en mer quand des emplois stables et de long terme leur sont ouverts (ils le font avec plaisir et/ou le feraient quand il y a des opportunités, j'ai plusieurs amis qui ont franchi le pas et d'autres attendent).

Le secteur para-nucléaire a frôlé la faillite et le Lobby nucléaire français est nul !!! C'est juste que le nucléaire est devenue une évidence au plus grand nombre depuis longtemps vu les ressources françaises en autres énergies (quasi plus de charbon et/ou du charbon restant hors de prix, plus de Gaz même si on nous apprenait à l'école que nous en avions dans les années 80, Lacq est fermé !, quasi pas de pétrole - sauf en Guyane, mais ce sera surement remis sur la table dans quelques années après des pénuries à venir). Nous essayons toutes les énergies depuis longtemps (solaire, éolien, méthanisation) mais nous n'avons pas su les faire à un cout compétitif... La gestion du nucléaire a parfois été une gabegie, l'industrie pétrolière également (Elf et ses diverses politiques guidées/accompagnées par nos politiques, sans parler de "nos" relations avec les pays du golfe...), le solaire et l'éolien aussi par moment !!!
--> J'attends toujours votre avis sur notre dépendance PV aux Chinois ? Comment y faire face économiquement et à cout compétitif sans se retrouver dépendant et sans aucune contrepartie à leur proposer. Pour être réaliste et un peu cynique, sachant que les Chinois vont développer vite le nucléaire de IVème génération (seuls, et/ou avec l'aide des russes, et/ou le secteur nucléaire français), une grande part de nos stocks/déchets nucléaires vont les intéresser prochainement. Comme dit le dicton : "Pas de Bras, pas de Chocolat". Croyez-vous que LVMH et Airbus vont les intéresser longtemps ??? Pour Airbus, d'ici 10-15 ans cela devrait baisser fortement... Pour avoir nos petits panneaux PV à bas prix, que nous leur proposerons donc ? à part l'orge du bassin parisien pour qu'ils continuent de se faire de la bière, un peu de produits à destination de leur nucléaire civil sera une monnaie d'échange (là nous avons un peu de stock pour garantir des flux...).

philippe vesseron

Si la France souhaite arrêter ses réacteurs nucléaires quand ils arrivent à 40 ans et ses barrages hydroélectriques à 75 ans , pourquoi l'Allemagne nous en empêcherait-elle? Les réacteurs américains homologues sont autorisés pour 60 ans et bientôt 80, mais quel intérêt politique ou économique y aurait-il pour les Allemands à nous empêcher de répéter "installations vieillissantes" ou "effet falaise" ?

Daphné

Les Allemands vont assurer leur transition grâce au GN qui arrive à leur porte par les gazoducs de l'Est. Cela leur permettra de réduire leur production d'électricité par charbon. . Ils vont rentabiliser leurs 31000 éoliennes en les régularisants par l'H2 vert. Ils projettent de devenir le premier producteur d'H2 vert mondial en 2025. Ils ont pris une avance avec leurs éoliennes ( environ 150 à 200 de 25 ans d'âge à remplacer chaque année) . La France a pris une avance avec ses réacteurs nucléaires dont certains doivent aussi être stoppés pour maintenance ou remplacés. Pas la peine de s'enfoncer encore dans des nouveautés non éprouvées. Il faut faire comme eux: rentabiliser ce qu'on a et apprendre à stocker.

Hervé

On ne peut être que d'accord sur votre conclusion mais l'H2 ne me semble pas pour le moment très prometteur si on vise le très bas carbone:

Les surproduction ENR ont un comportement de type ponctuel qui nécessite à un système de stockage d'avoir une grande puissance crête tout en fonctionnant avec un faible taux de charge. Le cout des électrolyseurs qui semble être de l'ordre de 1€/W demande des investissement conséquents pour un taux d'usage qui sera faible (probablement dans les 1000h par an, si on veut stocker une bonne partie des surplus. En sus ils n'est pas certain qu'en cas de fonctionnement intermittent la performance ce maintienne. Pour que ce soit réaliste, il faudra probablement passer par un pré-stockage en accu lithium suivi par la conversion en H2. Donc un cumul de couts non négligeable.

Ensuite il faut le stocker de manière sure (Cout?) . Entretenir toute ces installations (cout?)

Utiliser l'H2 n'est pas simple ni gratuit non plus. Il semble que le rendement élec -> elec d'un stockage H2 est misérable (25%). Cela signifie que pour boucher les trous de production ENR qui pèsent au moins 25% du temps, une part significative de la conso devra transiter par ce stockage. Avec ces pertes il faudra s'attendre à devoir produire plus de 1000TWh pour en consommer 500 lissés (ça double le cout de base sans inclure les couts du stockage proprement dit).

Il faut voir quelles améliorations et quelles réduction de cout on peut envisager mais ça ne me parait pas très bien engagé.

Hervé

Je n'arrive pas a trouver de justification à votre affirmation sur le lien que vous donnez.
La capacité installée en Gaz a augmenté de 20 à 30, le charbon de mine a un peu baissé 28 à 23, Le lignite (le plus polluant) ne bouge pas. La seule chose qui baisse significativement c'est le nucléaire (22 à 8).

Ce que montrent ces graphes, c'est que les ENR permettent certes aux allemands de réduire leur consommation de fossiles, mais ne les en libère pas: Le gaz a une tendance à la progression, le charbon baisse significativement mais dans leur ensemble la conso de fossiles reste dramatiquement élevée au regard des investissements réalisés.

Je maintiens qu'un investissement de même ampleur dans le nucléaire au lieu des ENR aurait donné un résultat incomparablement meilleur. On pourrait alors parler de transition, la ce qu'ils font c'est une petite amélioration. L'"energiwende" a donné des résultats dans d'autres secteurs, mais dans le domaine de l’électricité c'est factuellement un échec du moins pour le moment, et rien n'indique que ça va améliorer.

Serge Rochain

Vous avez surtout envie d'avoir raison et surtout pas de prendre les éléments de comparaison dans la durée .
Depuis 2011 après l'accident au Japon l"Allemagne a fermé immédiatement la moitié de ses centrales nucléaire. et tout ce que vous dites est faux.
Depuis 2011 le gaz est au même niveau en 2021 à 89 TWh
Le charbon est passé de 120 TWh à 54 TWh
La lignite de 150 TWh à 108 TWh
Le nucl"aire de 105 TWh à 69 TWh (une baisse bien moins immortaznte que celle du charbon
Mais les renouvelables sont passé de 120 TWh à 238 TWh
Votre mauvaise foi est tellement évidente qu'il n'est pas utile de pousuivre, je fais partie du monde des gens honnête, nous n'avons plus rien à nous dire.

APO

Sur votre comentaire @Serge Rochain : "Votre mauvaise foi est tellement évidente qu'il n'est pas utile de pousuivre, je fais partie du monde des gens honnête, nous n'avons plus rien à nous dire."
Je vous trouve dure et emporté (par les émotions !?), mais pas factuel. Les ENR ont amené une baisse significative du CO2 du mix électrique Allemand. Après ne partaient-ils pas de tellement HAUT qu'ils ne pouvaient que difficilement faire pire et plus !?

--> Que pensez-vous de la politique industrielle Allemande sur les véhicules individuels ?
--> Que pensez-vous de l'honnêteté des industriels allemands sur le scandale Volkswagen ? Sont-ils de malheureux innocents malmenés par la Justice américaine !? Si non, Pourquoi a t'on été si cléments avec eux en Europe !?
L'industrie automobile allemande est très bonne pour leur PIB! Avez-vous un avis sur leurs "tanks" diesel & essence et déjà électrique mais avec des consommations de matières premières affligeantes et franchement pas soutenables - cela est un avis un peu personnel mais partagé par pas mal de gens.
Les véhicules individuels doivent être responsables des 30% des GES français en Allemagne moins, le charbon fait de la concurrence !!!
--> Que pensez-vous du secteur industriel chimique Allemand ? Très bon aussi à l'export pour toutes sortes de produits (pas toujours sans impact sur l'environnement et parfois juste réservés aux marchés à l'exportation mais pas pour chez eux...)

J'ai personnellement du mal à avoir les Allemands en "modèle" (peut-être par atavisme familial ayant été beaucoup élevé par ma grand-mère qui avait 18 ans en 1939 (son BAC avec mention bien) et qui a vu ses espoirs d'étude à l'université s'envoler en mai 40. Elle ne s'en ait jamais complètement remise la pauvre...).

APO

Au fait que pensez-vous (@Serge Rochain) du dirigeant allemand Gerhard Schroeder ?
1 C'est bien lui qui a lancé Energiewende !?
2 Que pensez-vous de son "pantouflage" chez Gazprom !? --> Est-ce du "Bon Sens" Allemand ?
3 La question (2) aurait-elle un lien avec Energiewende ?

Apparemment Il n'aurait pas été tendre avec les ouvriers allemands(ceux du bas de l'échelle) à son époque de chancelier !?

APO

Enfin, faudrait-il que nos politiques suivent le même parcours que Gerhard Schroeder ?
Fillon est déjà en train de faire pareil... --> Est-ce logique et admissible pour un ancien premier ministre ?
Sachant qu'il est déjà indemnisé confortablement sur les deniers publics pour sa place de député et de ministre !!!

Personnellement je trouve cela non admissible dans les 2 cas et une proposition d'annulation complète des revenus de M. Fillon par l'état français devrait lui être proposé : Il choisit Rosneft ou la retraite française (pas les 2)... Pour Gerhard Schroeder, je vous laisse proposer quelquechose !!!

Hervé

Non les chiffres que je donne sont tirés du lien que vous avez donné au dessus. Je crois que vous confondez puissance installée et production.
J'ai aussi écrit que la consommation de fossiles a baissé, quand au gaz, en 2011 c’était au dessous de 2021, pas de beaucoup certes mais c'est bien ce que j'ai écrit. On voit clairement que le gaz qui avait baissé grâce aux ENR remonte pour remplacer la part de charbon que les ENR sont incapables de remplacer. Parce quand il n'y a pas de vent... Y a pas de miracle...

Je ferais remarque aussi que ces graphes ne traitent que de la production électrique et n’intègrent pas la surconsommation de fossiles due au chauffage en Allemagne que nous n'avons pas autant en France grâce à notre chauffage électrique.

Si vous voulez voir une transition réussie, regardez ce qu'on a en France, combien de charbon, combien de gaz... Et si on avait mené le programme de messmer à terme ce serait encore bien meilleur...

Daphné

D'accord avec vous: ce n'est pas du "y a qu'a". Mais pour reprendre vos calculs: Investissement pour un électrolyseur : 1M d'euros (E) par MW ( durée de vie environ 3 ans;) soit, 2 ME / 2MW de puissance ordinaire d'un aérogénérateur terrestre. Coût d'une éolienne de même puissance actuellement environ 3 M d'euros ( durée de vie , environ 25 ans).
Données de production d'H2 ; j'ai trouvé pour une petite CSP ( intermittente bien sûr) de 5MW une production par électrolyse HT de 400kg d'H2 /h. d'ensolleillement.
Vous mentionnez 1000h/an de possibilités de stockage des surplus par éolienne de 2,5 MWc cela ne revient pas à 200T/an d'H2 mais beaucoup moins car il faut compter le chauffage de l'eau pour la vapeur sous pression, la compression de l'H2 et autres facteurs..Réduisons à 50T/an/2,5MWc. . En multipliant le processus par 30 000 éoliennes (dont 1500 en mer de 8MWc) les allemands auraient une disponibilité en H2 vert considérable avec des électrolyseurs produits en séries chez eux , standardisées comme les modèles de véhicules , à durée de vie courte, mais recyclables.
Nous n'avons que 8000 éoliennes terrestres installées de puissance analogue que nous pourrions valoriser, ne serait-ce que pour alimenter une station de distribution autonome d'H2 dans les régions enclavées ou isolées. De même pour les barrrages hydroélectriques entre 10 et 20 MW. Aussi avec les réacteurs nucléaires de + de 1000MW minutieusement surveillés et entretenus couplés à des électrolyseurs de 5MW fonctionnant aux heures creuses moins chères, ( et, dans le futur aux heures actives, par la cogénération comme dans les pays de l'Est). Enfin par des fermes PV surélevées de 4-5 m. , en rangées espacées pour permettre et la production électrique et la production d'H2 et la production agricole surtout en région méditerranéenne. Enfin dans ces régions , nous lancer dans les installations de CSP modernes couplées à l'électrolyse de l'eau à HTP et le stockage de l'H2. et développées en série aussi pour l'exportation comme les allemands!. Cela ne me paraît pas utopique. Le seul véritable problème pour la rentabilité mais pas pour l'emploi est la faible durée de vie d'un électrolyseur à HT. Il y a là de grands progrès à faire c'est vrai tant sur la résistance que sur les coûts de production..

Hervé

Bonjour Daphné.
Dans mon commentaire j'ai voulu parler de la possibilité d'utiliser la filière H2 pour faire du stockage dans l'optique de rendre un Mix 100% ENR.

Si vous vous contentez de consommer les surplus "fatals" pour faire de l'H2 commercial, c'est un peu différent sur le plan économique cependant la disponibilité des surplus est par nature très intermittente et son taux de charge sera faible aussi (surtout si c'est de l'ENR pour l'essentiel) .

S'amuser à faire un peu d'H2 copieusement subventionné est une chose, En faire le principal vecteur de la transition en est une autre qui au regard de ce que j'ai pu lire ne semble pas du tout réaliste !

Gildas

Bonjour Daphné et Hervé,
Merci de vos informations très intéressantes. La lecture du Paquet 55, des nouvelles règles pour les aides d'état, ... ça montre combien cela aidera l'Allemagne avec maintenant la subvention de la gestion de l'intermittence via H2, efuel, RFNBO après avoir déjà subventionné largement la construction du parc....

Daphné

Qu'est-ce que" RFNBO" ? Et " efuel" = fuel pour produire l'électricité?
Vos remarques sur les subventions très intéressantes et justes montrent que les grosses multinationnales auto investissent dans le sûr, le sans risque , du déjà fait et donc déjà ringard même quand elles prospectent à coups de milliards. L'Etat,, les citoyens , prennent le pari du nouveau mais en s'appuyant sur une solide équipe de scientifiques et de techniciens. et aident les entreprises qui se risquent jusqu'à ce que le système soit rodé... le chemin est parfois jonché de cailloux et de gros nids de poules.

APO

Hélas, les Allemands maitrisent beaucoup mieux les arcanes de l'Europe que les Français, avec différents niveaux de Lobbying efficaces. Le tout avec parfois de bonnes orientations pour l'Europe, mais parfois on va dire juste à leur avantage...
On peut pleurer dessus mais les Français ne font pas trop d'effort sur ce sujet (Cf participation aux élections européennes).
Leur historique de politique dans chaque Lander (gouvernement "local") et de gouvernement national explique peut-être cela. Les Français ont trop en tête une centralisation parisienne...

Daphné

De toute façon on ne peut pas revenir en arrière: démolir nos centrales pour installer des éoliennes c'est absurde. Que l'Allemagne laisse dépérir son parc d'éoliennes pour s'engager à nouveau dans le tout nucléaire... absurde. Chaque pays va se lancer dans les meilleures solutions qui sont celles d'avenir en fonction des choix qui ont été faits et dépendent étroitement des nouveautés technologiques qui ne cessent de tomber chaque jour et dont on essaie de nous informer entre autre par cette news letter... pas que. Les solutions passent entre autre par celles du stockage de l'électricité, et par la dépollution de ces moyens de stockage qui progressent. Il y a 20 ans parler d'H2 faisait rigoler. Plus maintenant parce que des gens y ont cru ,ont investi ,ont cherché, ont trouvé dans beaucoup de domaines convergeants.. En 2004 Geim et Novoselov découvraient le graphène ( Nobel 2010). Des russes viennent de trouver de nouvelles batteries souples(!!!) à base de masques jetables, d'encre au graphène entre autre et ça a l'air de marcher! Tout est bon pour renforcer notre mix énergétique embarqué qui pose problème, entre autre celui des batteries sales à faire et importées au Li peu renouvelable qui peut lui aussi devenir une cause de conflit. Bon, les masques c'est aussi la pétrochimie sauf erreur mais mieux les utiliser que les jeter sur ou sous terre et il y a sans cesse de nouvelles trouvailles géniales. L'H2 gaz carburant ou vecteur d'énergie de la PàC est une solution pour le stockage et pour l'énergie embarquée qui est en terme de pollution la 2ème en importance. D'ici là, le GN et/ou le nucléaire sont indispenables .

APO

L'Allemagne pourrait relancer un peu de nucléaire, même d'ici 10, 15 ou 20 ans. Le tems de les construire, beaucoup de leur éoliennes ont dépéri.
En étant réaliste et vu les quantités de Gaz et de Charbon qu'ils doivent substituer, l'éolien + PV n'y suffira pas (sauf à travers des interconnections avec les autres pays - il y eu "feu Desertec"...) et on peut ajouter que le Nucléaire seul (et même avec la IVème génération dans des horizons pas trop lointain) non plus.
Il faudra de tout, et la situation en Ukraine nous doit le rappeler (de même que la déplétion pétrolière et gazière en Mar du Nord). A commencer par de la sobriété et de l'efficacité.
Sans nucléaire (ce qui peut être un choix), il ne faut pas s'attendre à mix électrique en dessous de 100 g.CO2/KW.H (sauf pour des pays montagneux et humides donc avec de l'hydraulique).

Avis personnel : ENR divers + Nucléaire + Interconnexions larges et variées + Stockage (on oublie le potentiel des STEP, et on peut en faire encore pas mal en France) = Approche de la solution (mais pas sans sobriété et efficacité massive)...
Avec une des hypothèses ci-dessus en moins, ce sera du Gaz ou du Charbon (une partie de l'année...) de manière assurée...
Enfin, je pense que le PV actuel (+ de 60% de la production mondiale est Chinoise) pose des risques géopolitiques, que l'Empire du milieu ne manquera pas de mettre en avant en temps opportun... Si nous faisons du tout ENR (avec 220GW de PV prévu à prix Chinois...) nous devrons maintenir un flux d'importation de 7 ou 8 GW de panneaux par an !!! Quid en cas de rupture et/ou de quotas significatifs venant de Chine ???
Sans Plan Européen sur la production de PV, il ne faut pas le mettre trop haut dans le cumul des mix européens, sinon ce sera encore un cadeau empoisonné aux générations futures (mettre sur pied une industrie de production de 7 ou 8 GW/an - en étant optimiste - de PV ne se fera pas en 5 ans, ni 10 et probablement pas en 15 ans non plus. Il faudra de plus beaucoup d'énergie pour la partie Silicium raffiné (raison de sa localisation en Chine). Cette dernière se faisant actuellement avec beaucoup de charbon...).
Il y a 40 ans, l'Europe est parti fleur au fusil vers le Gaz (Usage électrique ou non et donc au final bien plus en cumul dans le Mix énergétique que le nucléaire) et que se passe t'il aujourd'hui !? Un tyran nous alimentant (à hauteur de 40% pour l'Europe) joue avec nos nerfs et surtout des principes fondamentaux sans que l'on puisse par anticipation le faire plier (nos réserves sont en voie de déplétion avancée malgré des développements techniques colossaux)...

Donc attention à trop de PV Chinois !!! Et comment faire sans économiquement pour un système global (et pas juste quelques nantis dans leurs résidences de province) tout ENR !?

Albatros

La décarbonation à la française, c'est simple : on ferme toutes les usines (le peu qui reste). YAKA.
Nous allons mourir guéris et "vertueux" avec nos joyeux fonctionnaires...

Jean

On se focalise sur l'Allemagne en oubliant les travers français :
1- on a renoncé aux réacteurs qui marchent ( les derniers en date sont de la classe 1450 Mwatts) pour des EPR sur le papier sans avoir construit un prototype.
2- EDF a perdu ses compétences de maîtrise d'ouvrage et de maîtrise d'oeuvre.
3- Il ne semble pas que décideurs politiques aient conscience des pertes de compétence françaises

Daphné

Ce n'est pas nucléaire ou bien EnR ce sont les deux. Notamment les nouvelles éoliennes flottantes à axe vertical plus stable et très performantes en offshore à au moins 16 km. des côtes et en dehors des voies de migration des oiseaux . Quant aux poissons, ils ne risquent rien et s'habituent au ronronnement des turbines comme ils s'habituent au bruit du ressac. Si les fermes offshore de plus sont des zônes réservées où on installe des îlots artificiels, et des niches à poissons, elles deviendront des zônes de reproduction florissantes. Avec ça, l'énergie nucléaire aussi en cogénération pour la production d'H2 industriel et le stockage de l'électricité. Alors, on pourra progressivement se passer des énergies fiossiles. Il est encore diifficile d'estimer les pertes d'électricité dues à l'absence de stockage mais c'est près de 40% de notre potentiel . Et pour stocker l'électricité il faut de l'H2 ou quoi d'autre?

BEE

Mon expérience me fait dire que l'Allemagne n'agit pas en partenaire, sauf à diriger, l'Allemagne agit "anthropologiquement" en concurrent, entre eux ils se vivent comme des concurrents, avec plein d'injonctions inconscientes du type "si tu peux mieux faire, tu dois mieux faire", c'est inné chez les Allemands en général. La France est un peu à l'opposé, avec l'idée qu'une coopération basée sur une vision égalitaire de l'autre est la seule façon d'opérer. Ensemble on est plus forts disent les Français, je vais te montrer que je suis meilleur disent les Allemands. (cf les études de Emmanuel TODD qu'il est facile de corroborer dans le quotidien, il suffit de lire la presse de chaque pays).
Dans ce contexte, il n'est pas sain qu'il y ait une volonté commune européenne, cela finira par la main mise de l'Allemagne et probablement de mauvais résultats (les Allemands ont toujours été peu performants dans le secteur de l'énergie, secteur qu'ils voient comme un sujet technique à résoudre par des machines allemandes).
Chaque pays doit reprendre sa stratégie d'indépendance vis à vis des énergies fossiles, avec des coopérations bilatérales identifiées éventuellement.

BEE

Dans les stratégies d'arrêt de l'utilisation de pétrole (Oil & gas), il reste à étudier comment on remplace le pétrole utilisé dans la pétrochimie, qui représente aujourd'hui 20% du pétrole (Oil & Gas) consommé, et avec une croissance des volumes de +3,5% par an. C'est un sujet que personne ne traite, et qu'il faudra traiter. Ce 20% cache surtout une réalité plus difficile à résoudre, car les bases pétrolières (Butane, naphta) pour la pétrochimie ne peuvent être isolées, ne peuvent être produites indépendamment du Gazole, de l'essence, du Kérosène, du bitume, du fuel lourd etc... Arrêter le pétrole (huile) signifie l'arrêt des bases pour la pétrochimie. On ne peut dire que le pétrole sera réservé à la pétrochimie, car que ferait on du gazole, essence etc... ? (la question se pose du remplacement du bitume). Enfin, à partir des gaz de champs, on peut produire certaines bases/feedstock, telles que l'ethane, le propane et le butane, que la pétrochimie tend à préférer (notamment par les PDH, en Chine). Est on capable de remplacer l'ethane par du bio-ethane dans des quantités de l'ordre des besoins actuels, soit environ 900 million de tonnes de base pour la pétrochimie ?
Il est possible de fabriquer du Bio propane et Bio butane à partir de l'agriculture, et en particulier des déchets organiques (technologie du Cool LPG), mais pour remplacer les 130 million de tonnes butane-propane annuels, utilisés par la pétrochimie, il faut près de 1800 millions de tonnes de déchets organiques annuels, près des endroits où se trouvent les usines.

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