Des agriculteurs labourent la pelouse de la préfecture de Seine-Maritime pour protester contre la hausse du GNR

  • AFP
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Des agriculteurs ont "labouré" la pelouse située devant la préfecture de Seine-Maritime, à Rouen, pour protester contre la hausse des taxes sur le gazole non routier (GNR), a-t-on appris des services du préfet jeudi, confirmant une information de Paris-Normandie.

"Un peu plus de 80 agriculteurs se sont rassemblés, hier soir (mercredi), leur action a consisté à labourer une partie de la pelouse de l'esplanade Pasteur à l'aide d'un tracteur et d'une charrue tirée manuellement", a indiqué la préfecture à l'AFP. "L'action s'est déroulée dans le calme, sans nécessiter l'intervention des forces de l'ordre et les derniers participants ont quitté les lieux aux alentours de 23h00", a-t-on précisé.

D'après Simon Huet, responsable de la FNSEA 76, "une centaine d'agriculteurs étaient présents" pour ce rassemblement organisé par son syndicat agricole et les Jeunes agriculteurs de Seine-Maritime (JA 76). Il y avait "un double mot d'ordre : d'une part s'opposer au projet de suppression progressive de la niche fiscale sur le gazole non routier qui entraînerait mécaniquement une hausse de charges, d'autre part sur la volonté du ministère de l'Économie de rouvrir le chantier de la loi Egalim" visant à protéger les revenus des agriculteurs, a précisé M. Huet.

Selon M. Huet, depuis cette action menée devant la préfecture, "le gouvernement a communiqué différemment sur le GNR : à l'horizon 2030, le reste à charge pour les agriculteurs serait à environ 20 euros de l'hectolitre contre environ 3,86 euros aujourd'hui".

Jeudi matin, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a déclaré sur LCP que ce n'était "pas la fin de la défiscalisation du GNR". "Le GNR c'est 1,3 milliard, il est proposé de réduire cette année de 5%, c'est à dire de 70 millions et ça retourne à l'agriculture" a détaillé le ministre. "L'objectif c'est qu'aucun agriculteur ne soit perdant et que l'argent lié à cette défiscalisation revienne à l'agriculture, pour aider à la transition" a-t-il ajouté.

Commentaires

Chantal Bourry

De toute évidence, cette manifestation n'a pas été déclarée. Ils ont tranquillement labouré la pelouse devant la préfecture sans intervention des forces de l'ordre. Le droit s'applique-t-il toujours en France ?

Hélène de la R…

Ah si c'était une asso écolo ou de simples citoyens qui avaient labouré, ils se seraient au minimum fait gazer et flashballés, ces dangereux éco-terrotistes !

Chantal Bourry

En effet... En témoigne la manif trois jours après, organisée à Rennes par les Soulèvements de la terre pour lutter contre un projet d'agrandissement de complexe sportif au détriment de zones humides et de terres agricoles. Manif pacifique. Mais là, la police a verbalisé 7 personnes et 3 des organisateurs ont été convoqués devant la justice. Deux poids, deux mesures

Energie+

Il y a des tracteurs électriques que l'on peut recharger au solaire et des tracteurs au biogaz

Il serait peut-être temps d'évoluer et d'arrêter de détruire et de brûler à chaque manifestation

Chantal Bourry

D'autant que finalement, ce sont les citoyens qui paient la note de réparation des dégâts

julien

Et si la cellule de police Déméter spécialement créée pour traquer les actions commises contre les agriculteurs (pollueurs) s'occupait aussi des dégradations commises PAR les agriculteurs (voyous) !
La police traques les gens qui défendent l’intérêt général: le vivant.
Mais elle laisse agir ceux qui défendent leurs intérêts particuliers: leurs subventions!
Cette remarque vise l'industrie agroalimentaire et l'agriculture intensive et non les paysans dans leur ensemble bien sur.

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