Données : EDF se muscle dans le numérique pour la relance du nucléaire

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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EDF va se doter d'un "espace numérique souverain et sécurisé d'échange de données" avec l'ensemble de la filière pour tenir les délais du chantier colossal de la relance du nucléaire, a annoncé mercredi l'électricien à l'occasion du salon nucléaire civil (WNE) près de Paris.

Les échanges de données pourraient « être multipliés par 10 d'ici cinq ans »

Ce projet de plateforme Data4NuclearX porté par un consortium de six acteurs du nucléaire (EDF, CEA et le syndicat du nucléaire Gifen) et du numérique (Dawex, Institut Mines-Télécom et Sopra Steria) facilitera la coopération et les interactions entre les 2.000 entreprises du secteur nucléaire en France, dont 80% de PME, pour "gagner en temps, en efficacité et en qualité", a indiqué à l'AFP Martine Gouriet, directrice des usages informatiques à EDF.

Dans cet espace numérique, chaque partenaire ou fournisseur pourra accèder à une information numérisée et fiable, sur des matériels ou des plannings de travaux, tout en restant maître de ses données. "Parmi les premières mises en œuvre opérationnelles figurent les échanges autour du suivi de fabrication de matériels, permettant d'accélérer les prises de décisions et réduire les délais", fait valoir EDF.

L'enjeu est crucial à l'heure où l'État veut construire au moins six nouveaux réacteurs nucléaires EPR2, sans les dérapages de coûts et de calendrier qui ont émaillé les derniers chantiers d'EDF, à l'image du réacteur Flamanville 3.

Or avec cette relance, "les échanges de données pourraient être multipliés par 10 d'ici cinq ans pour atteindre (...) 25 millions de données échangées chaque année", selon EDF.

« Cloud de confiance »

Le déploiement opérationnel de la plateforme est prévu pour 2028. Entre temps, le consortium devra sélectionner le "cloud" qui hébergera ses données.

EDF se dote déjà d'un "cloud de confiance" pour héberger certaines de ses données les plus sensibles dans "un espace sécurisé et souverain". L'électricien a annoncé mercredi avoir sélectionné deux acteurs français de l'hébergement de données, BLEU (Capgemini et Orange) et S3NS de Thales. Leurs solutions sont en cours de labellisation "SecNumCloud 3.2" une qualification accordée par le gendarme de la cybersécurité, l'Anssi, et constituant le plus plus haut standard français de sécurité et de souveraineté pour l'hébergement de données.

Celui-ci garantit que les données échappent à toute législation extra-européenne. Ainsi, même si ces solutions s'appuient sur des interfaces logicielles américaines (Microsoft pour BLEU et Google pour S3NS), elles échapperont à la surveillance de pays comme les États-Unis.

Commentaires

Garlaban
Quand même bizarre: "se muscler" dans le numérique, mais abandonner (170 M€) sa superbe filiale dans l'IA ?

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