Électricité : pas de forte hausse des tarifs réglementés au cours des prochaines années, selon EDF

  • AFP
  • parue le

Les tarifs réglementés de l'électricité ne devraient pas augmenter fortement ces prochaines années, a estimé mardi un dirigeant d'EDF.

"Nous n'anticipons pas de hausse forte sur les années à venir", a déclaré Marc Benayoun, directeur d'EDF en charge des Clients, Services et Territoires, lors d'une conférence de presse. "Je pense que l'évolution sera plus contenue en termes de taux que ce que nous avons connu depuis deux ou trois ans. Et on peut même imaginer qu'à certains épisodes, il y ait des baisses", a-t-il ajouté.

Seul l'opérateur historique EDF (avec le "tarif bleu") et les entreprises locales de distribution peuvent commercialiser des contrats d'électricité aux tarifs réglementés de vente (TRV). Leurs prix sont fixés par le gouvernement sur proposition de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), sur la base de nombreux paramètres (coûts de fourniture, transport, distribution, taxes diverses...).

Parmi les facteurs de stabilité pour ces prochaines années figurent la stagnation du dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) après de fortes hausses ou encore le plafonnement de la contribution au service public de l'électricité (CSPE), une taxe. Les coûts de transport et distribution doivent en revanche augmenter.

Selon EDF, le tarif bleu a augmenté de 128 euros/MWh en 2010 à 191 euros/MWh en 2020. Mais cela a fait suite à une période de baisse et "les tarifs aujourd'hui, en termes réels, en 2021 sont inférieurs à ce qu'ils étaient en 1996", a souligné Marc Benayoun.

EDF calcule que la facture moyenne d'électricité d'un ménage au tarif bleu est de 922 euros par an. Après avoir perdu beaucoup de clients à la suite de l'ouverture des marchés de l'énergie à la concurrence, l'opérateur historique de l'électricité a également présenté mardi ses ambitions commerciales, avec un "rebond" en vue. 

"Notre ambition c'est le rebond commercial pour le portefeuille électricité, gaz et services de clients particuliers" et "que dès 2022 ce portefeuille soit en croissance", a indiqué Fabrice Gourdellier, directeur du Marché de particuliers d'EDF.

EDF attend ainsi un point bas supérieur à 25 millions de contrats en 2021, avant une remontée. Pour 2023, l'entreprise prévoit 3 millions de contrats d'électricité en offre de marché, 25% de parts de marché du gaz (contre 16% actuellement) et un doublement du nombre de contrats de service.

EDF peut commercialiser des offres au TRV mais également en "offre de marché", c'est-à-dire à prix libres, comme ses concurrents.

Commentaires

Rochain

En effet pas besoin d'augmenter le prix du KWh ce ne serait pas bon face à la concurrence. Pour combler les abysses des pertes de EDF il y a bien mieux : demander au principal actionnaire, l'état français, d'eponger le déficit. Comme ça c'est tous les français qui paieront, clients ou pas D'EDF. Ben oui, le nucléaire c'est cher, en fait environ 5 fois plus que ce que prétendait EDF. Ainsi, un EPR à 3,5 G€, au bout du compte ça en fait 19,1 d'après la cour des comptes.
Serge Rochain

Rblase

Mr Rochain, pas de provocation inutile, vous faites l'âne pour avoir du son. Vous savez très bien que la France à un des prix de l'électricité le plus bas d'Europe et que les tarifs de l'électricité sont en hausse depuis l'apparition des renouvelables en 2012. Que les renouvelables demandent un double investissement, il faudra toujours une énergie pilotable pour assurer la permanence du réseau. Les ENR sont grandement subventionnées et en plus il faut assurer avec des centrales à GAZ (voir les Allemands).
Quant à 19,1GE pour un EPR tête de série cela reste bien plus rentable qu'un parc d'éolienne offshore de 500MW qu'il faudra renouveler au bout de 15 à 20ans. L'Europe à d'ailleurs donné son accord pour les subventions à l'éolien offshore parce que la production d’électricité sera négligeable par rapport à la taille du marché français de l’électricité; Avis de la commission européenne 26 juillet 2019 sur les projets offshore en France: (108) La Commission note que la capacité totale des six projets (quasi 3 GW) et que le volume d’électricité produit (10,8 TWh d’électricité par an) sont négligeables par rapport à la taille du marché français de l’électricité; ce volume représente environ 2% de la production totale annuelle d'électricité en France. L’aide en faveur des six parcs n’aura qu’un effet limité sur les échanges entre les Etats membres, au vu de la quantité d’énergie produite.
Par ailleurs EDF ne dit pas tout si le prix de l'électricité sera presque stable, la facture augmentera quand même car Enedis va devoir couvrir la France de réseau pour récupérer l'éolien terrestre et financer le raccordement offshore entre 300 à 500 millions d'euros selon les sites.

Rblase

pour compléter mon propos, restons factuels, pas de bla-bla. Fessenheim production en 2019 12.3TWh, pour une puissance installée de 1,8MW, opérationnelle pendant 40 ans avec une énergie facturée 40€ le MWh depuis 2015. Vous avez les chiffres pour l'équivalent en ENR je suppose. C'est vrai qu'il y a eu quelques incidents dans cette centrale, un chat a eu la queue coincée dans une porte.

Larderet

Bravo pour les deux réponses précédentes bien argumentées avec un trait d’humour de la queue du chat ! Petit détail : lire 1,8 GW pour la puissance de Fessenheim.

Rblase

oui bien sur 1.8 GW, merci de me corriger

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture