Fin de régimes spéciaux : « provocation » pour les syndicats d'électriciens et gaziers et de la RATP

  • AFP
  • parue le

La fermeture annoncée par le gouvernement de certains régimes spéciaux de retraites est vue comme une "provocation" ou une décision "irresponsable" de la part de syndicats de la RATP et d'électriciens et gaziers interrogés par l'AFP.

Alors que s'est ouvert mardi le 2e cycle de concertation sur la réforme des retraites, le ministre du Travail Olivier Dussopt a indiqué que les régimes spéciaux de la RATP ainsi que des industries électriques et gazières seraient notamment concernés par la réforme, leur régime spécial étant fermé aux nouveaux agents, selon le principe de la "clause du grand-père", comme à la SNCF.

"C'est irresponsable de la part du gouvernement d'envisager de s'attaquer aux régimes spéciaux après la mobilisation sans précédent qu'on a connue ces dernières semaines !", a réagi Amélie Henri, secrétaire nationale CFE-Unsa énergies pour EDF, deuxième syndicat du secteur des industries électriques et gazières.

"La priorité est que les salariés puissent se concentrer sur l'outil de production et le redémarrage des tranches pour assurer le passage de l'hiver", a-t-elle ajouté, soulignant qu'on se focalise sur des régimes qui, "soit dit en passant, ne sont pas déficitaires".

La situation énergétique s'annonce tendue cet hiver dans l'Hexagone, du fait de l'indisponibilité d'une large part du parc nucléaire.

"Aujourd'hui, c'est inadmissible de toucher à ce dossier des régimes de retraites, surtout dans une période où on doit plutôt se focaliser sur les choix de la souveraineté énergétique, sur la question du pouvoir d'achat", a réagi pour sa part Julien Lambert, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

"Si on s'attaque à nos régimes, comme à l'ensemble des régimes spéciaux, c'est très clair que les électriciens et gaziers ne laisseront pas passer sans mobilisation, et la CGT les accompagnera largement", a renchéri son collègue de la CGT, Fabrice Coudour.

Côté RATP, où les conducteurs peuvent ouvrir des droits à la retraite dès 57 ans, on y voit "surtout une nouvelle provocation" de la part de l'exécutif, selon Bertrand Hammache, secrétaire général de la CGT-RATP.

"Avec toutes les contraintes du service public qu'on connait et qui ne sont pas compensées par un abaissement d'âge de départ à la retraite, on n'est pas prêt de résoudre le problème de l'emploi à la RATP", a-t-il estimé, alors que les transports en commun parisiens font face à une pénurie de conducteurs.

Cet aspect de l'attractivité des métiers est également évoqué par les syndicats de salariés de l'énergie, alors que des recrutements massifs sont à prévoir pour relancer la filière du nucléaire et bâtir de nouveaux réacteurs.

Commentaires

Serge Rochain

Pourquoi construire de nouveaux réacteurs qui ne seront pas opérationnels s'ils finissent pas l'être un jour, dans 15 ans ? Il y a effectivement plus urgent comme essayer de faire fonctionner ceux qui existent et qui sont déjà un très gros souci. Heureusement que Fessenheim a été fermé, ça fait déjà deux soucis de moins..

Schricke

Décidément, "le grand mage national" (que le monde entier nous envie !...) marche vraiment de plus en plus "à coté de ses pompes"
J'imagine la suite du "dialogue": question: "Que pensez-vous de la guerre en Ukraine ?..." Réponse du "mage": "il a, en effet, fait très beau, au jourd'hui, et c'eût été mieux encore s'il n'avait pas plu !..."

Brizon

Rien à voir avec le sujet retraite.

G GIUNTA

Ce que je comprends, ces régimes spéciaux ne sont pas déficitaires.et ils offrent des avancées meilleures que les régimes généraux. Alors pourquoi ne pas prendre exemple sur ces régimes spéciaux et en faire un modèle pour tous ?

Ajouter un commentaire