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Le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz a menacé mercredi de "conséquences" pour le gazoduc controversé Nord Stream II reliant la Russie à l'Allemagne en cas d'invasion de l'Ukraine par les troupes russes.
"Notre position est très claire, nous voulons que l'inviolabilité des frontières soit respectée par tous, chacun comprend que cela aurait des conséquences si tel ne devait pas être le cas", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision allemande Welt TV. "Chacun sait, et devrait savoir, qu'une telle situation aurait des conséquences claires et que nous devrions réagir", a-t-il ajouté un peu tard sur la chaîne publique ARD.
Il était interrogé dans les deux cas sur le point de savoir s'il serait prêt à utiliser ce gazoduc - qui attend encore une dernière autorisation des autorités allemandes pour sa mise en service - comme moyen de pression sur Moscou, y compris de le fermer, en cas d'invasion de l'Ukraine par les forces russes.
"Mais dans l'immédiat il faut faire en sorte de s'assurer que la situation reste ce qu'elle est, c'est à dire qu'elles (les frontières) restent inviolées", a ajouté le chef du gouvernement social-démocrate. "Cela ne sert à rien de nous préoccuper du scénario du pire (...) nous devons trouver un moyen pour que cela ne se produise pas", a ajouté le chef du gouvernement à propos du risque d'invasion russe en Ukraine.
Les pays occidentaux et Kiev accusent Moscou d'avoir massé des dizaines de milliers de soldats et des chars aux frontières de l'Ukraine en prévision d'une invasion imminente, ce que Moscou dément.
Le président Joe Biden avait après son élection fini par se résigner au gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l'Allemagne, via la mer Baltique. Mais le sujet revient en force comme possible levier pour Washington et ses alliés pour dissuader Moscou d'envahir l'Ukraine.
Le conseiller pour la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jake Sullivan, a de nouveau souligné mercredi que l'option d'utiliser une fermeture du gazoduc comme menace était discutée. "Nord Stream II est un levier pour nous sur (Vladimir) Poutine (...) car s'il entre en Ukraine nous pouvons prendre des mesures pour faire en sorte que Nord Stream II soit menacé", a-t-il dit lors d'un webinar.