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Le but, c'est de dire aux gens "Ici on a pu bloquer, ailleurs on peut bloquer", a expliqué jeudi Nicolas Davan, secrétaire général du syndicat CGT Energie Provence, lors d'un rassemblement au terminal méthanier de Cavaou, à Fos-sur-Mer, arrêté depuis lundi.
"On a un message à passer aux autres fédérations, même si énormément sont déjà dans l'action: ce qui peut se faire ici, la reprise en main de l'outil de travail, peut se faire partout", a précisé le représentant syndical, estimant que ces actions de blocage étaient nécessaires pour que le gouvernement entende l'opposition à son projet de réforme des retraites.
Il y a des "fédérations qui ont appelé à la mise à l'arrêt du pays à partir du 7 mars, c'est ce qu'on est en train de faire", a-t-il développé. "On a la capacité de mettre notre outil de travail à l'arrêt progressivement", notre outil de travail "de production, de stockage, de transport, de distribution" d'électricité comme de gaz, a détaillé le secrétaire général.
Trois des quatre terminaux méthaniers qui permettent d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) en France, dont deux situés à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et un à Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, ont été mis à l'arrêt pour "sept jours", avait indiqué lundi soir la CGT Elengy.
Les quatre terminaux français représentent "40% de la consommation française de gaz", selon Reda Saker, responsable CGT pour les deux terminaux de Fos-sur-Mer, estimant que l'impact financier du blocage était "extrêmement élevé" et avait pour objectif de "stopper l'industrie".
"Les bateaux qui approvisionnent la France en gaz naturel sont bloqués au large" donc "actuellement l'approvisionnement est bloqué, c'est-à-dire que rien ne rentre, rien ne sort depuis lundi", a détaillé Nicolas Davan.
Selon lui cela n'a pour l'instant aucune conséquence sur l'approvisionnement en gaz ou électricité des consommateurs.
"Par contre, les entreprises et donc le gouvernement, ça leur coûte énormément, ce qui les contraint à nous écouter un peu plus attentivement que ce qu'ils ont pu faire pour l'instant", a ajouté Nicolas Davan. Sinon, "il faudra forcément qu'on passe le cran supérieur", a-t-il mis en garde.
"Le plus important, c'est surtout de réussir à convaincre l'opinion publique que cette réforme est injuste, et même malhonnête" et "qu'en plus, on est en capacité de faire reculer le gouvernement", a-t-il conclu.