La banque britannique HSBC publie un plan de sortie du charbon mal reçu par les ONG

  • AFP
  • parue le

La banque britannique HSBC a publié mardi un plan de sortie des financements d'activités liées au charbon thermique, aussitôt décrié comme peu crédible par des organisations écologistes.

Le géant bancaire s'engage à sortir du financement d'activités d'extraction de charbon thermique, ou de production électrique à partir de charbon, dans l'Union européenne et les pays de l'OCDE d'ici 2030 et dans le monde entier d'ici 2040, d'après un communiqué.

"Reconnaissant qu'un déclin rapide des émissions de CO2 liées au charbon est nécessaire pour toute trajectoire viable vers un (réchauffement planétaire limité) à 1,5 degré, HSBC va arrêter progressivement de financer les clients dont les plans de transition (énergétique) ne sont pas compatibles avec son objectif de neutralité carbone en 2050", détaille la banque. "Cela s'ajoute à la politique d'HSBC qui bannit les financements de nouvelles centrales électriques au charbon et de nouvelles mines de charbon thermique", précise-t-elle.

Elle ajoute qu'elle publiera en 2022 des cibles d'émissions fondées sur des bases scientifiques pour réduire les émissions d'électricité produite à partir de charbon sur une trajectoire compatible avec une hausse de 1,5 degré de la température planétaire. HSBC dit aussi vouloir réduire son exposition aux financements du charbon thermique d'au moins 25% d'ici 2025 et de 50% d'ici 2030.

Le géant bancaire avait dit en octobre 2020 vouloir atteindre d'ici 2050 la neutralité carbone pour son portefeuille de financement, et s'aligner sur les objectifs de l'accord de Paris.

Des ONG ont aussitôt critiqué les nouveaux engagements. Pour Reclaim Finance, HSBC "ne met pas un coup d'arrêt à ses financements de l'expansion du secteur du charbon" et souligne qu'entre octobre 2018 et octobre 2020, la banque britannique "a apporté 4,1 milliards de dollars à des entreprises prévoyant de nouvelles centrales à charbon dans le monde", et "15 milliards de dollars à toute l'industrie mondiale du charbon". "Les institutions financières qui sont sérieuses dans leurs engagements zéro carbone devraient mettre sur une liste noire tous les promoteurs de charbon", ajoute Reclaim.

L'ONG ShareAction a pour sa part dit "saluer les progrès d'HSBC depuis le début de notre campagne, comme l'introduction de restrictions aux financements d'entreprises liées au charbon ou l'extension de ses engagements de sortie du charbon à sa gestion d'actifs". "Il reste toutefois des niches décevantes (...) qui permettent de continuer à financer des entreprises et promoteurs parmi les plus importants dans le secteur du charbon et dont les activités" ne permettraient pas de garder le réchauffement climatique dans la limite de 1,5 degré, regrette l'association.

Commentaires

Albatros

"Les ONG" ne sont pas l'alpha et l'omega de la politique énergétique d'une banque, et encore moins de celle d'un pays.
En effet, on ne doit pas confier la gouvernance d'une entreprise à des organisations "non-gouvernementales" qui pour la plupart sont complètement irresponsables.

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