Le Conseil d'État va étudier vendredi le recours des syndicats d'EDF contre le relèvement du plafond de l'ARENH

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Le Conseil d'État doit étudier vendredi le recours des syndicats d'EDF contre le relèvement du plafond de l'Arenh décidé par le gouvernement en mars pour contenir les hausses de prix de l'électricité, sous l'œil inquiet de l'UFC-Que Choisir, a appris l'AFP auprès de l'instance.

Selon le rôle de la séance publique, deux juges des référés se pencheront à partir de 10h vendredi sur la demande de suspension d'un décret du gouvernement daté du 11 mars et accusé par quatre fédérations syndicales représentatives des industries électriques et gazières d'EDF, la CGT, CFE-CGC, FO, CFDT, d'organiser la "spoliation d'EDF". Ces fédérations avaient saisi le 1er avril le Conseil d'État d'un recours en annulation et d'une requête en référé suspension contre le relèvement du plafond de l'Arenh, ou "Accès régulé à l'électricité nucléaire historique".

Ce dispositif a été mis en place par la Commission européenne pour instaurer davantage de concurrence face à l'opérateur national et historique EDF. Il doit ainsi céder une partie de son électricité à ses concurrents à prix bradé (46,2 euros le MWh) alors que les cours sur les marchés de gros dépassent 200 euros par MWh.

Afin de contenir la hausse des tarifs réglementés de l'électricité à 4% en 2022, le gouvernement a contraint EDF à augmenter de 20% le quota annuel d'électricité vendu à prix réduit à ses concurrents, à 120 TWh (contre 100 TWh auparavant).

Les syndicats, ainsi que six administrateurs salariés d'EDF, contestent "la légalité et la conformité au droit communautaire de ces mesures qui ont de lourdes conséquences sur EDF, ses capacités d'investissement et donc le service public de l'électricité".

À la suite de cette décision, le groupe avait averti d'un plongeon de son résultat financier en 2022, l'imputant notamment au relèvement du plafond de l'Arenh. EDF avait en outre lancé mi-mars une augmentation de capital de plus de 3,1 milliards d'euros pour renforcer ses finances. Sur ce total, 2,7 milliards doivent être apportés par l'État.

Les fédérations syndicales ont également saisi la Commission européenne pour contester comme contraire au droit européen l'augmentation du plafond de l'Arenh. Dans un communiqué jeudi matin, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir annonce de son côté qu'elle interviendra en défense de l'État, avertissant sur les "effets inflationnistes qui résulteraient de l'annulation" du décret du 11 mars. "Une annulation de la hausse du plafond de l'Arenh pourrait entraîner un rattrapage tarifaire de 16%", estime-t-elle.

Et de tacler la "faible sensibilité de ces syndicats au montant de la facture d'électricité" en raison d'avantages divers. "Pour l'immense majorité des consommateurs, le prix de l'électricité constitue une préoccupation aussi forte que légitime", estime l'UFC-Que Choisir.

Commentaires

l'énergiec'est…

Ah l'UFC que choisir qui pense combattre en faveur des usagers en dénonçant la position des syndicats.
Depuis quand l'ouverture à la concurrence a-t-elle été bénéfique au peuple ?

L'arenh, c'est un des outils de destruction de notre fleuron EDF . L'état cherche à tout prix à mettre en péril cette entreprise pour répondre aux exigences européennes et particulièrement allemandes.

Au final avec l'arehn, c'est les consommateurs qui vont trinquer et UFC que choisir qui cherche à se faire du flouze avec ses ventes privées . Elle est devenue bien triste la France avec les magouilles et compagnie

EtDF

Tout à fait juste l'énergiec'est..
Je m'apprêtait a envoyer une lettre de résiliation de mon abonnement à Que Choisir. Dans le dernier numéro ils se réjouissaient aussi qu'EDF a été condamné à 800 millions pour position dominante.. Par ailleurs ils remarquent à demi-mot que certains de leurs revendeurs d'électricité bénéficiant du scandaleux dispositif Arenh pour faire leur beurre, n'offraient plus des tarifs aussi avantageux au moment de renouveler leur contrat de deux ans !!! tiens tiens!!!..
En fait la position de Que Choisir est imminemment anti-nucléaire, pro-éolien (sans jamais parler des inconvénients), pro PV tout en déplorant la présence sur le marcher d'installateur arnaqueurs..
Bref contrairement à son logo, Que Choisir ne défend pas le consommateur et le contribuable .. qui ont financé EDF pour le meilleur tarif d'énergie électrique et permanente.

jean-jacques Attia

entièrement d'accord avec votre commentaire.
Une précision qui n'apparaît pas dans la dépêche : les 46,2 €/MWh ne valent que pour les 20 TWh supplémentaires que EDF devrait brader. Pour les 100 TWh déjà bradés aux concurrents privés, c'est 42 €/MWh.
L'UFC -Que choisir défend l'ouverture à une prétendue concurrence qui ne profite absolument pas aux citoyens qui utilisent les services d'EDF. EDF est producteur et distributeur d'électricité. Parmi ses 80 concurrents, la très grande majorité ne produit rien, ce sont juste des affairistes qui profitent. Sur le dos du citoyen qui a payé avec ses impôts EDF.
Que choisir a choisi son camp depuis longtemps.

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