- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le contrat liant l'aciériste français Ascoval à EDF va "changer au 1er janvier", a indiqué jeudi la ministre chargée de l'Industrie, en jugeant "absurdes" les menaces de délocalisation temporaire d'une partie de la production en Allemagne, pour "une question ponctuelle de prix de l'électricité".
"Il serait absurde d'aller balancer des cadences" et de "fabriquer plus d'acier" en Allemagne "dans des usines qui polluent plus, alors qu'on a un instrument qui s'appelle Ascoval, qui fonctionne à l'électricité, qui produit de l'acier vert, et qui est d'ailleurs une pépite au sein de Saarstahl, pour une question ponctuelle de prix de l'électricité", a déclaré Agnès Pannier-Runacher sur France Info.
Des représentants des syndicats CGT et CFDT ont averti mercredi que l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) projetait de délocaliser temporairement 40% de sa production sur des sites allemands, à cause du prix de l'énergie. Sans confirmer, la direction de Saarstahl, propriétaire d'Ascoval depuis quatre mois, a fait état de l'explosion des prix de l'énergie, et admis qu'elle étudiait des "options temporaires" pour "limiter les effets négatifs" de ces hausses.
"Le contrat qui lie l'aciérie d'Ascoval avec EDF va changer au 1er janvier, c'est-à-dire qu'il va être sur un coût d'électricité qui est stabilisé et donc ça va permettre de travailler", a souligné Agnès Pannier-Runacher. Elle a aussi fait valoir qu'Ascoval allait bénéficier d'aides publiques venant tout juste d'être votées dans le projet de loi de finances pour compenser la hausse de l'électricité aux entreprises très consommatrices, et "faire en sorte que le prix de la compensation carbone soit plus important cette année". "Plutôt que de rembourser la tonne de carbone (non émis, NDR) sur le prix 2020, on se base sur la réalité de la tonne carbone aujourd'hui", a-t-elle dit.
La décision de délocalisation n'est de toute façon "pas prise", a encore souligné la ministre, en se disant "en discussion avec Saarstahl".