Le gaz « vert », un vrai rôle à jouer dans la transition énergétique selon la CRE

  • AFP
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Le gaz renouvelable a un rôle à jouer dans la transition énergétique en France et peut tenir ses objectifs de croissance, à condition notamment de mobiliser les bioressources, souligne un rapport sur "le verdissement du gaz" paru mardi.

En particulier, son prix pourra être compétitif, estime le Comité de prospective de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), dans ces travaux publiés mardi, et qui ont réuni acteurs privés et publics, énergéticiens, représentants agricoles ou encore l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).

Le gaz naturel fossile représente aujourd'hui environ 20% de l'énergie finale consommée en France, et 20% des émissions de gaz à effet de serre du pays. La loi de transition énergétique de 2015 prévoit un passage à 10% de gaz "vert", c'est-à-dire issu de ressources renouvelables comme la biomasse, à l'horizon 2030. "Nous considérons réaliste (ce) scénario", souligne le texte. "Il s'agit d'une cible ambitieuse, qui conduirait la France à multiplier sa production annuelle par un facteur 30. Elle paraît néanmoins accessible, compte tenu de la dynamique engagée et du nombre de projets en cours".

Technique de valorisation de déchets organiques (résidus de cultures notamment), la méthanisation reste la plus prometteuse (plus de 700 unités en France, plus de 10 000 en Allemagne). Reste qu'il faudra développer la ressource disponible, souligne le rapport, qui évoque la mobilisation de cultures intermédiaires sur sols en jachère et couverts végétaux (végétaux recouvrant le sol) dédiés.

Au-delà des ressources agricoles, d'autres bio-déchets devront entrer dans le processus, issus des industries agro-alimentaires, boues des stations d'épuration, déchets des ménages. Pour ce qui est de son coût, le prix du biogaz est aujourd'hui entre 90 et 120 euros le MWh, contre environ 25 euros pour le gaz naturel, hors prix du CO2.

D'ici 2030 il pourrait baisser de 30% grâce aux progrès technologiques, et aux gains multiples réalisés : émissions de gaz à effet de serre en moins, engrais fourni aux agriculteurs, recul des pollutions liées aux déjections d'animaux d'élevage, note le rapport, qui insiste aussi sur l'indépendance énergétique à laquelle il contribue.

En monétisant cela, "on n'est pas loin du prix du gaz naturel", souligne Didier Laffaille, membre du comité de prospective de la CRE. "C'est une technologie mature, un modèle économique qui tient la route". Pour "aller plus loin", d'autres technologies sont aussi en cours d'expérimentation, comme la pyro-gazéification (chauffage des déchets à forte température pour récupérer du gaz).

Parmi les recommandations des auteurs : soutenir la recherche, définir des trajectoires pour la filière. "Il faut travailler sur la question de la surface des terres, les modèles économiques pour les agriculteurs et les gaziers, le système de distribution...", souligne Jean-Laurent Lastelle, commissaire à la CRE. "Les bénéfices dans 30 ans pourraient être forts. Mais ça se prépare maintenant".

Commentaires

bob

Et nos forêts? que voila le gisement idéal... Rasons les pour cette matière première verte à portée de mains et sur les terrains dégagés.... plantons des éoliennes et édifions des murs photovoltaïques à foison...
Le progrès bien compris...Cela sent le gaz et c'est mieux que l'énergie de l'atome qui fout la trouille aux... décroissants et autres altermondialistes bien pensants.

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