Les prix du pétrole en baisse, l'UE indécise quant à un embargo sur l'or noir russe

  • AFP
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Les prix du pétrole se repliaient légèrement mardi après leur bond de plus de 7% la veille, sur fond de pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine, alors que l'Union européenne peine à se mettre d'accord sur un potentiel embargo sur l'or noir russe.

Vers 16h00 GMT (17h00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 0,54% à 115,00 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, baissait de 1,70% à 110,21 dollars. "Le pétrole a commencé la séance en force", a commenté Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor, mais est depuis passé en négatif.

"Le passage du vert au rouge suggère que certains opérateurs prennent leurs bénéfices après la hausse de lundi et rappelle que le marché traverse une période très volatile et incertaine", poursuit-elle. "La raison (de cette baisse) n'est pas claire, mais souligne la volatilité et l'illiquidité du marché en ce moment", fait également remarquer Neil Wilson, analyste pour Markets.com. "C'est une baisse très insignifiante par rapport au mouvement d'hier (lundi)", tempère Craig Erlam, analyste chez Oanda.

La veille, les cours de l'or noir ont bondi de plus de 7%, galvanisés par la perspective d'un possible embargo européen sur les exportations de pétrole russe. "Cela a suscité de nouvelles inquiétudes quant à l'offre sur un marché déjà aux prises avec un déséquilibre important entre l'offre et la demande, ce qui a renforcé la valeur du WTI et du Brent", affirme Victoria Scholar.

"Il n'est pas encore certain que cela se produise réellement car un certain nombre d'États membres de l'UE sont trop dépendants du pétrole russe pour être en mesure de trouver facilement une autre source d'approvisionnement à court terme", nuance Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. "Une décision de ce type requiert l'unanimité."

Pour Craig Erlam, l'UE se "dirige clairement vers cette direction", mais "le calendrier est ce qui importe le plus". Certains pays de l'Union sont "beaucoup plus vulnérables" car plus dépendants des exportations d'énergie russe, "ce qui rendra l'accord sur une interdiction immédiate très difficile", explique-t-il à l'AFP.

En parallèle, les pourparlers de paix se poursuivent entre la Russie et l'Ukraine, suscitant "un certain optimisme sur les marchés", note Walid Koudmani, analyste chez XTB.

Le Kremlin a jugé toutefois mardi que les pourparlers en cours avec Kiev n'étaient pas assez "substantiels".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était déclaré lundi disposé à discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine d'un "compromis" sur le Donbass et la Crimée pour mettre fin aux hostilités déclenchées par la Russie le 24 février.

M. Zelensky a aussi prévenu qu'un tel accord devrait toutefois être ratifié par les Ukrainiens par référendum.

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