Lithium : Imerys vise « avant l'été » un feu vert pour une usine pilote dans l'Allier

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Imerys aimerait pouvoir donner un feu vert, "probablement avant l'été", à l'investissement nécessaire à la construction d'une première usine pilote de traitement du minerai de lithium issu de son site d'Echassières dans l'Allier.

« Moins de pression sur le temps »

En 2025, "on veut réaffirmer un certain nombre de paramètres économiques avant de donner le go officiel pour la prochaine étape, probablement avant l'été, de lancement de l'investissement pilote, sachant qu'on a lancé les demandes de permis de construire", a indiqué le directeur financier Sebastien Rouge lors de la présentation des comptes 2024 d'Imerys.

La baisse des cours du lithium "fait qu'on a moins de pression sur le temps" actuellement, a-t-il relevé.

"On a toujours dit qu'on ne ferait pas le projet seuls. On va continuer à travailler - en parallèle de la mise en place de l'usine pilote - à chercher des partenaires pour nous accompagner, qui peuvent être aussi bien industriels que financiers", a-t-il ajouté, se déclarant "extrêmement confiant" sur une remontée des prix du lithium d'ici "la fin de la décennie".

Pour ce projet de l'Allier, baptisé Emili, le groupe "pense avoir un des projets les plus crédibles en Europe", a ajouté M. Rouge. "On pense qu'à terme il y aura un écosystème des batteries en Europe qui aura besoin d'une partie de son lithium indépendamment de tout risque géostratégique au meilleur niveau environnemental, c'est dans cette optique-là qu'on développe le projet" a-t-il affirmé.

Bon niveau d'acceptabilité sociale

Avec 13 700 salariés dans 54 pays, le groupe de minéraux industriels exploite de nombreux gisements et transforme des minéraux à usage industriel: diatomite dans le Cantal en France ou aux États-Unis, bentonite sur l'île de Milos en Grèce, talc dans les Pyrénées ou en Chine, andalousite dans les Côtes d'Armor...

Imerys qui mène parallèlement un autre projet d'extraction du lithium en Grande-Bretagne, "a eu deux grosses étapes en 2024" sur son projet français, a rappelé M. Rouge. Il a cité l'étude de pré-faisabilité qui a permis de définir et de cadrer "les investissements, les implantations, la technologie", et le débat public qui a permis, selon lui "d'ancrer un bon niveau d'acceptabilité sociale du projet".

En Grande-Bretagne, "quand on en sera à lancer un projet industriel, il sera certainement plus facile à mettre en oeuvre parce qu'on a une empreinte foncière plus grande, on n'aura pas besoin de faire une mine souterraine" comme dans l'Allier, a estimé M. Rouge.

Une perte nette de 95 millions d'euros en 2024

En 2024, Imerys a accusé une perte nette de 95 millions d'euros contre un bénéfice net de 51 millions d'euros en 2023, en raison d'une charge nette de 374 millions d'euros liée à la cession d'activités sur le marché du papier, dont la société avait prévenu le marché dès le début de l'année.

"C'est une écriture atypique qui n'affecte pas nos capitaux propres", a rassuré M. Rouge. Son chiffre d'affaires a baissé de 5% à 3,6 milliards d'euros, mais le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (ebitda) ajusté s'est amélioré, ainsi que la marge.

Le groupe dont le chiffre d'affaires dépend à 40% du secteur de la construction encore en crise a indiqué qu'il misait sur de récentes acquisitions dans des secteurs porteurs pour soutenir son activité en 2025: un investissement en Inde dans une usine d'aluminate de calcium, sa nouvelle usine de talc en Chine destinée à alléger les carrosseries de voiture, et l'augmentation de capacité de son usine de noir de carbone en Belgique pour les batteries au lithium-ion.

Imerys, coté à la Bourse de Paris, n'a pas souhaité commenter les rumeurs de marché selon lesquelles son actionnaire principal, le groupe Bruxelles Lambert (GBL), qui détient 54,56% du capital, serait en train de négocier une sortie de la cote via une proposition de rachat aux actionnaires minoritaires. "C'est le groupe Bruxelles Lambert qui serait à même de répondre", a dit M. Rouge.

Jeudi, le titre a bondi de 6,48% à 29,92 euros, à la faveur de cette information de Bloomberg.

Commentaires

Serge Rochain
Les lobbys pétroliers et celui des constructeurs de broumbroum qui ne désarment pas mettront suffisamment de batons dans les roues pour que cette entreprise ne puisse pas démarrer avant 2035..... tant qu'ils n'ont pas perdu tous espoirs de faire reculer l'Europe sur l'interdiction de vente des thermiques
Zamur
Les écologistes ne sont pas encore pas là ? Je ne compte pas monsieur Rochain.

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