Londres va investir 20 milliards de livres sur 20 ans dans le captage de CO2

  • AFP
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Londres a annoncé vendredi un investissement de 20 milliards de livres sur 20 ans dans la capture de carbone et détaillé ses plans pour accélérer le développement du nucléaire, dans le cadre de son objectif de neutralité carbone en 2050.

Le Chancelier de l'Échiquier Jeremy Hunt, qui doit présenter son budget mercredi au Parlement, annoncera à cette occasion "un investissement sans précédent dans le captage du carbone et les énergies à faible émission", a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.

La gouvernement espère faire avancer des projets visant à stocker 20 à 30 millions de tonnes de CO2 par an d'ici 2030, soit l'équivalent des émissions de 10 à 15 millions de voitures, et contribuer à créer "jusqu'à 50 000 emplois hautement qualifiés". M. Hunt annoncera également mercredi des plans pour renforcer la production d'énergie nucléaire, notamment "en lançant un concours pour les premiers petits réacteurs nucléaires modulaires" qui seront construits dans le pays.

Le motoriste britannique Rolls-Royce avait notamment annoncé dès 2021 qu'il construirait de petits réacteurs nucléaires moins chers, mais ces dernier nécessiteront encore des années de développement. Le gouvernement investit 210 millions de livres (237 millions d'euros) dans ce projet.

Jeremy Hunt veut aussi classer la production d'électricité nucléaire comme "écologique" et ouvrira une consultation sur la question, espérant encourager des investissements privés importants pour le secteur.

L'énergie nucléaire ne rejette pas de CO2 dans l'atmosphère mais est néanmoins considérée comme mauvaise pour l'environnement pas nombre de militants écologistes.

Le gouvernement de l'ancien Premier ministre Boris Johnson avait donné son feu vert en août au financement du projet de centrale Sizewell C, dans lequel le français EDF est le principal maître d'œuvre, avant de confirmer un investissement de 700 millions de livres (791 millions d'euros).

Au Royaume-Uni, particulièrement dépendant du gaz dans son mix énergétique, les ménages ont été particulièrement frappés par l'envolée des cours de l'énergie dans la foulée de la guerre en Ukraine, dopant une inflation qui dépasse les 10% depuis des mois et provoque une sévère crise du coût de la vie.

"Nous ne voulons plus voir des factures aussi élevées", a fait valoir M. Hunt, cité dans le communiqué. "C'est pourquoi nous nous engageons pleinement dans l'énergie nucléaire au Royaume-Uni (...) et nous investissons des dizaines de milliards dans l'énergie propre grâce à la capture du carbone".

Mais ces annonces concernent des projets de long terme, et à l'approche de la présentation du budget, les pressions sont fortes sur M. Hunt pour qu'il décide de ne pas diminuer l'aide aux factures d'électricité pour les ménages à partir du 1er avril, comme c'est pour l'instant prévu.

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