Mozambique : l'exploitation du gaz doit réduire la pauvreté, insiste le FMI

  • AFP
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Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé mercredi le Mozambique à s'assurer que les projets d'exploitation gazière dans le nord du pays "transforment la vie" des Mozambicains et réduisent la pauvreté de la population, l'une des plus pauvres de la planète.

Dans un communiqué, le FMI a salué "les progrès dans le développement de méga projets de gaz naturel liquéfié (GNL) dans la province du Cabo Delgado", dans l'extrême nord du pays.

Mais l'organisation a souligné la nécessité de "construire des institutions plus fortes pour s'assurer que les revenus de tels projets transforment la vie des Mozambicains, en jouant un rôle significatif dans le développement durable et la réduction de la pauvreté".

Des réserves gigantesques de gaz ont été découvertes au début de la décennie au large du Cabo Delgado, en proie depuis deux ans à une insurrection islamiste meurtrière.

Estimées à 5 000 milliards de mètres cubes, elles doivent faire du Mozambique un des principaux exportateurs de GNL au monde à l'horizon 2025.

Surendetté et englué dans une crise économique, le gouvernement de Maputo en espère de juteuses retombées financières à partir des années 2022-2023.

Le FMI a en outre prévu mercredi "une forte reprise de l'activité économique en 2020". La croissance devrait atteindre 5,5% l'an prochain, contre 2,1% en 2019, selon le communiqué mercredi du FMI.

Elle sera notamment soutenue par les "efforts de reconstruction" après le passage de deux cyclones cette année qui ont fait plus de 600 morts, a estimé Ricardo Velloso, à la tête d'une équipe du FMI qui vient de conclure une mission au Mozambique.

Entre 2016 et 2018, le produit intérieur brut (PIB) du Mozambique avait ralenti avec une croissance annuelle d'environ 3,7%, la plus faible croissance depuis 2000.

Ce ralentissement de la croissance avait coïncidé avec le scandale dit de la dette cachée.

Le gouvernement mozambicain avait contracté environ 2 milliards de dollars de prêts secrets entre 2013 et 2015 pour le financement d'une flotte de bateaux pour la pêche au thon et d'un projet de surveillance maritime.

Cette opération a couvert une vaste entreprise de corruption au profit de proches du pouvoir, et la révélation de ces prêts a précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son indépendance en 1975.

À la suite de ce scandale, la plupart des bailleurs internationaux, comme le FMI et la Banque mondiale, ont gelé leur aide au pays.

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